Derrière la porte – Philippe Dutailly

Derrière la porte

Elle est seule, ce soir, comme à l’accoutumée.
Sa dernière cigarette continue de fumer.
Viendra-t-il en pleurant confesser ses défaites
Ou bien sentant le vin des amnésies surfaites ?

Lui qui au lendemain du jour matrimonial
Lui promettait l’amour la joie et l’opulence
Il n’avait plus le ton caressant mais démonial
et la voix cassée des accès de violence.

Pourtant il était beau et tant intelligent,
Sa finesse d’esprit déconcertait les gens
Mais quand vint cette traînée, cette suceuse de rêves,
Il fut tout désarmé comme un arbre sans sève.

Bientôt il sera seul pour compter ses chimères,
Il n’aura plus d’amis, plus d’enfants, plus de mère
et sera balayé par des vents de tornade
le plongeant un peu plus dans sa sombre panade !

Déjà la solitude reprend l’appartement,
Rien ne veut plus rien dire dans son comportement
Qui loin de rappeler qu’elle est encore vivante,
Ne fait que perturber son état d’épouvante.

Et le temps insensible propage ses langueurs.
Les secondes qui passent ont d’étranges rigueurs,
Plutôt comme ennemies que comme des alliées,
Elles créent son désespoir en rythme régulier.

Y-a-t-il un paradis au bout du purgatoire ?
Pourquoi penser à lui n’est plus un exutoire ?
Enfin vint le sommeil brouillant son esprit las.
Puis la porte s’ouvrit ! Soudain, il était là…….

03 06 1987

Philippe DUTAILLY

Philippe DUTAILLY (89)

Tombé amoureux de "L'albatros" de Charles Baudelaire, poème appris lorsque j'étais 'écolier et nourri au hasard de Victor Hugo, Georges Brassens, Léo Ferré, Lamartine et beaucoup d'autres, j'ai commencé à faire rimer les mots vers l'âge de 18 ans. D'abord très inspiré par Brassens, j'ai pris, au fil du temps, mon autonomie pour en venir à des textes plus intimes qui, pour certains, servirent d'exutoire à des émotions mal vécues.

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2 Commentaires
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Plume de Poète
Administrateur
20 février 2021 18 h 09 min

Merci pour ce partage poétique haut en couleurs

Alain Salvador
Membre
18 février 2021 19 h 15 min

Un poème, une histoire, banale et triste. Merci Philippe