Derrière la porte
Elle est seule, ce soir, comme à l’accoutumée.
Sa dernière cigarette continue de fumer.
Viendra-t-il en pleurant confesser ses défaites
Ou bien sentant le vin des amnésies surfaites ?
Lui qui au lendemain du jour matrimonial
Lui promettait l’amour la joie et l’opulence
Il n’avait plus le ton caressant mais démonial
et la voix cassée des accès de violence.
Pourtant il était beau et tant intelligent,
Sa finesse d’esprit déconcertait les gens
Mais quand vint cette traînée, cette suceuse de rêves,
Il fut tout désarmé comme un arbre sans sève.
Bientôt il sera seul pour compter ses chimères,
Il n’aura plus d’amis, plus d’enfants, plus de mère
et sera balayé par des vents de tornade
le plongeant un peu plus dans sa sombre panade !
Déjà la solitude reprend l’appartement,
Rien ne veut plus rien dire dans son comportement
Qui loin de rappeler qu’elle est encore vivante,
Ne fait que perturber son état d’épouvante.
Et le temps insensible propage ses langueurs.
Les secondes qui passent ont d’étranges rigueurs,
Plutôt comme ennemies que comme des alliées,
Elles créent son désespoir en rythme régulier.
Y-a-t-il un paradis au bout du purgatoire ?
Pourquoi penser à lui n’est plus un exutoire ?
Enfin vint le sommeil brouillant son esprit las.
Puis la porte s’ouvrit ! Soudain, il était là…….
03 06 1987
Merci pour ce partage poétique haut en couleurs
Un poème, une histoire, banale et triste. Merci Philippe