Petite fable affable
À l’extérieur, mille fourmis, sont internées
Parce que les Hommes, dedans, sont confinés.
Cloitrés volontaires. Peur de moins qu’un microbe.
Enfermés avec eux-mêmes, au Monde ils se dérobent.
Le moindre interstice est colmaté par où Mal
Porteur de malheur pourrait entrer, ce terrible
Animal que l’air emporte jusqu’à sa cible,
Que lAutre apporte s’il vous est trop proximal.
Oc, les fournis ne peuvent plus giter chez l’Homme,
Goûter à ses miettes ou croquer dans ses pommes.
Ces bêtes jeûnent mais veulent se revancher
Déjà, de cet égoïsme qui fait pencher
La balance de Dame Camarde, pour elles,
Du mauvais côté, en faisant périr de faim
Où cause des désinfections enfin,
Nombre des leurs par nos rues et par nos venelles.
Le bipède qui se croyait bien plus fort
Que la Nature et, avec Chimie en renfort,
Croyait la domestiquer parce qu’il la domine
Jusqu’aux brins d’herbe, jusqu’à la moindre étamine,
A imaginé pouvoir s’en passer tout simplement.
Elle a frappé d’une épidémie vengeresse
Qui s’est, las, transformée en pandémie ogresse.
Après erreurs, errements, terreurs et tourments…
Quand reviendront les beaux jours d’après, Notre Homme
Reprendra le fil de ce qu’il faisait, en gnome
Ignorant les leçons de Raison de Cybèle,
Et les survivantes des fourmis, si rebelles
À son pouvoir, viendront lors se retourner
Contre lui, pour lui rappeler qu’il n’est maître
De cette Terre, si bonne, qui l’a vu naître
Mais l’invité… Qu’en hôte il se doit comporter.
© Christian Satgé – avril 2020
Pas sûr que leçon ne soit pas donnée ni comprise… selon les Aztèques, nous entrons dans l’érection où la femme rayonner et sauvera notre terre….
Bel écrit bien décrit
Ol
Que voici beaucoup de sagesse, Christian ! Certes, la nature peut se passer de nous, mais pas nous ! Amicalement.
Merci, Christian, pour le partage de cette fable à la fois affable et plus qu’adorable !