Dans l’arche du précieux à venir
Notre monde trop souvent du paraître,
Oublie parfois la simple beauté de l’être
Préférant, à tout chose son court terme,
En long manteau drapant son épiderme.
Le sensible se fracasse sur l’invisible,
L’impossible est frontière du possible.
Le matériel laisse place à l’immatériel,
D’un superficiel dominant l’essentiel.
Cette intensive culture de l’éphémère,
Dit le dogme érigé en savante pensée
Du si futile épuisant cette pauvre terre,
De l’inutile en la possession effrénée.
Homme entend les reproches sismiques
Du Dieu soleil aux éclairs caniculaires,
Qui, par ces tempêtes cataclysmiques,
T’avertis de ses prémonitoires colères !
Le toujours plus, en dominante théorie,
Du bientôt moins deviendra mère fatale.
Prends garde ! Cette dévorante frénésie
Te fera tomber en miasmes infernales !
Aux portes de l’infini dans le tout un fini,
De l’illusoire illusionné du tout pouvoir,
Dans le désespoir aux portes des espoirs
Prosterne-toi devant la beauté de la vie !
La colombe libre à la branche d’olivier,
Dans l’incandescence de son innocence,
Montre cet autre chemin à l’humanité,
De l’universalité de la paix. De tolérance,
En abondance, le séculaire des moissons,
Porte le germe de l’immensité souriante.
Au geste d’éternité du semeur à l’unisson
Se balbutient les émotions frémissantes,
De ces cycles par l’abeille transportés,
De fleurs en fleurs, de miel en gelées,
Royales d’une reine adulée. Senteurs
Butinées au gré des gynécées au cœur,
Des océaniques de la mer d’écume.
S’en vont se fendre les pierres de lune,
Au bruit des vagues salées de brume,
Echouées au pied des sables de dune.
Au flanc des coteaux de vignes, le raisin,
Attend les cueilleurs du nectar divin !
Dans la scintillance joyeuse du récolté,
Se chante la louange du soyeux adulé,
Qui s’écoule le long des berges en rivière,
Sur les flots incessants au large emporté,
Par les filles de l’eau, naïades éphémères
Ondines ou néphélées des nuages sacrés !
Le roi de nos forêts bramant appelle
Sa belle, quand le chamois bondissant
Sur les chaînes des neiges éternelles,
Survole les cimes des névés fondants.
Des Alpes aux Andes, la pureté monacale,
Que les aigles agiles en majesté tutoient,
S’envole vers l’astre de lumières royal,
Au son de la magnificence du hautbois.
Loin, les disharmoniques des turpitudes
Se fracassent sur le mélodique prélude,
Du concerto de la plénitude retrouvée,
Doux parfum de l’harmonique enivrée !
Par un autre prisme demain envisager,
Porte en soi l’intemporalité du destin ,
Du présent dépassé, de l’instant trépassé.
Dans la céleste luminosité d’un chemin ?
Creusés des larmes du divin patriarche.
Peuple fidèle, monte dans la grande arche
Des merveilles ! Dans l’avenir sanctuarisé,
Puise la force de ta rédemptrice félicité !
Arnaud Mattei, le 31 Janvier 2021