Dans l’arche du précieux à venir – Arnaud Mattei

Dans l’arche du précieux à venir              

                       

Notre monde trop souvent du paraître,                    

Oublie parfois la simple beauté de l’être                  

Préférant, à tout chose son court terme,                 

En long manteau drapant son épiderme.                 

                       

Le sensible se fracasse sur l’invisible,                     

L’impossible est frontière du possible.                     

Le matériel laisse place à l’immatériel,                    

D’un superficiel dominant l’essentiel.

                       

Cette intensive culture de l’éphémère,                     

Dit le dogme érigé en savante pensée                    

Du si futile épuisant cette pauvre terre,                   

De l’inutile en la possession effrénée.                     

                       

Homme entend les reproches sismiques                

Du Dieu soleil aux éclairs caniculaires,                   

Qui, par ces tempêtes cataclysmiques,                  

T’avertis de ses prémonitoires colères !                  

                       

Le toujours plus, en dominante théorie,                   

Du bientôt moins deviendra mère fatale.                 

Prends garde ! Cette dévorante frénésie                 

Te fera tomber en miasmes infernales !                  

                       

Aux portes de l’infini dans le tout un fini,                 

De l’illusoire illusionné du tout pouvoir,                   

Dans le désespoir aux portes des espoirs              

Prosterne-toi devant la beauté de la vie !                

                       

La colombe libre à la branche d’olivier,                   

Dans l’incandescence de son innocence,               

Montre cet autre chemin à l’humanité,                     

De l’universalité de la paix. De tolérance,               

                       

En abondance, le séculaire des moissons,             

Porte le germe de l’immensité souriante.                

Au geste d’éternité du semeur à l’unisson               

Se balbutient les émotions frémissantes,                

                       

De ces cycles par l’abeille transportés,                   

De fleurs en fleurs, de miel en gelées,                    

Royales d’une reine adulée. Senteurs                     

Butinées au gré des gynécées au cœur,                 

                       

Des océaniques de la mer d’écume.            

S’en vont se fendre les pierres de lune,                  

Au bruit des vagues salées de brume,                    

Echouées au pied des sables de dune.                   

                       

 Au flanc des coteaux de vignes, le raisin,               

Attend les cueilleurs du nectar divin !

Dans la scintillance joyeuse du récolté,                   

Se chante la louange du soyeux adulé,                   

                       

Qui s’écoule le long des berges en rivière,              

Sur les flots incessants au large emporté,               

Par les filles de l’eau, naïades éphémères              

Ondines ou néphélées des nuages sacrés !           

                       

Le roi de nos forêts bramant appelle            

Sa belle, quand le chamois bondissant                   

Sur les chaînes des neiges éternelles,                    

Survole les cimes des névés fondants.                   

                       

Des Alpes aux Andes, la pureté monacale,             

Que les aigles agiles en majesté tutoient,               

S’envole vers l’astre de lumières royal,                   

Au son de la magnificence du hautbois.                  

                       

Loin, les disharmoniques des turpitudes                 

Se fracassent sur le mélodique prélude,                 

Du concerto de la plénitude retrouvée,                    

Doux parfum de l’harmonique enivrée !                   

                       

Par un autre prisme demain envisager,                  

Porte en soi l’intemporalité du destin ,          

Du présent dépassé, de l’instant trépassé.             

Dans la céleste luminosité d’un chemin ?               

                       

Creusés des larmes du divin patriarche.                 

Peuple fidèle, monte dans la grande arche             

Des merveilles ! Dans l’avenir sanctuarisé,            

Puise la force de ta rédemptrice félicité !

 

Arnaud Mattei, le 31 Janvier 2021               

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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