Je vous aime gars des macadams,
Ô Corps défendant à cœur et à sang
Une misérable place de parkings
Grabat de carton à même le béton
Il y fait froid, il y fait nuit, il y fait peur.
Je vous aime et baise vos lèvres écorchées
vos yeux chassieux que rien ne leurre
Où fermente le calice, je les aime
Et les bois jusqu’à la lie, jusqu’à l’ivresse
De votre sueur, senteur du corps tourmenté.
Celui qu’on ne voit pas à contre-jour
Aux versants des immeubles au crépuscule
On les devine au tréfonds dans la cohue
Des ombres assassines, des regards voyeurs,
Corps malade soumis aux pires coliques
Dans la croute étriquée des massifs,
Entre vues la pâleur nue de vos fesses
Sous le regard horrifié des plumeaux.
La soupe est grasse, vos appétits si maigres,
les relents vinasses de leurs poubelles
Tissent de pâles auréoles et s’accrochent
Aux doigts, venin vernis de leurs toilettes.
Vos mains pétrissent le silence
se tordent et donnent à la douleur
la couleur sang de vos ecchymoses.
La couleur rance à votre pudeur.
J’aime votre peur, la porte en mon ventre
enceinte de la nuit, sourde et sonne
à rompre le cœur à rendre à la gorge
Pour que naisse enfin la pestilente vie
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merci pour ce commentaire, . mais hélas ces femmes et hommes ne font partis d’aucune catégorie de travailleurs
Une photographie en noir et blanc d’une réalité plus sombre encore. Merci et bravo RAven pour ce texte qui n’a rien du cliché…
Merci, pour le partage de cette poésie décrivant une réalité dure et amère vécue par cette catégorie de travailleurs !