Corps Accords
Nous étions des enfants de l’innocence légitime
Succombant aux doux baisers d’une naïve liaison
Sans imaginer que de nos vies, une chance infime
Ferait renaitre d’une complicité, une incontournable passion
Il m’a fallu peu de temps pour comprendre le mal,
Depuis ce décan de l’été, bouleversant ma conscience,
De nos retrouvailles imprévues, et me laissant sans égal
Je plaidais coupable, de toute cette longue absence
Puis d’une forte Amitié, souvent les sentiments s’emmêlent
Délicieusement planant, au-dessus le non doute
Suspendant le temps de deux êtres charnels
D’un amour échec, une peur qui hante et envoute
Alors sombrant dans l’ivresse de ton corps attendu
Je me délecte des flagrances de ta peau veloutée
Et parcourir inlassablement les lignes de ton visage ému
Butinant avec insistance l’origine de tes sens désorientés
Mes doigts, en chevelure méchée au contact soyeux
S’aventurent hésitant dans ta crinière angélique
Frôlant la douce nuque de ton être langoureux
Regard fuyant, aux nuances océan poétique
Tiédi sous le feu de ma curiosité fébrile
Le corps se rapproche un instant, puis me fuit
Bien décidé à refuser le temps qui défile
Pour en savourer d’avantage le subtil sursis
Mais l”’essence” interdit, de nos âmes, la retenue
Insistant sur nos bras de nos courbes enlacées
Tendres bouche à bouche d’une lutte à mains nues
Se confiant, en accord, nos émotions avouées
De curiosité, sillonnant tes cambrures, je fus victime
Du désir attendu de l’autre désarmé
La raison n’a plus de place en cet ouvrage intime
Que nos corps subissant leur délicate complicité
Pas un silence, ni soupir en bémol, ne purent
Eviter la douce complainte, d’une involontaire fausse note
Quand le langage de l’intime damoiselle murmure
L’état de non-retour, que ton être sanglote
Nos regards se figent au tempo, et d’une valse, deviennent
Les témoins sûrs, de l’inéluctable abordage
Corps soumis à l’abandon du désir suprême
Fini d’en démordre, nos jolis démons devenus sages
Sortir de l’acte indemne, l’Evidence en est l’attente
D’une délicate révérence en étreintes cadenassées
Suspendue aux souvenirs, d’une mise à nue aimante
Nous apprécions l’instant de nous être si tendrement désirés
LAURENT CREUX-VEDEAU