Je t’embrasse et te dis que j’t’aime pour que la culpabilité te traîne. Pour que tu préfères, au parler, te taire.
J’échange une heure de ma nuit sauvage et plaisante,
Contre des milliers de ta vie salie et pesante.
Ne laisse pas ta voix sortir, que rien n’entrave mon plaisir,
Aies confiance, tu aimeras et bientôt naîtra ton désir.
Qu’il est bon de te déplaire, trop excitant de te faire taire…
La violence dans mon regard, tes bras morts qui traînent à terre,
La force de mon torse qui t’empêche de respirer, de crier « Mère ».
Océan de torture, tempêtes et vagues déchaînées,
Les actes impurs, hirsute qui nargue, l’ordure déguisée,
Qui te charmes et te rassures avant le pêché.
Je t’embrasse et te dis que j’t’aime pour que la culpabilité te traîne. Pour que tu préfères, au parler, te taire.
Ton parfum dissout par la sève de ma bouche me donne frissons et m’ébranle.
Aucun geste magique ne te sortira de là, aucune trêve possible je veux être ton mâle.
Je suis condamné à une fin tragique mais qu’importe, je suis trop affamé.
J’irais en enfer, pour sûr, alors je m’acharne sur ton corps. Dieu que j’aime ce macabre décor !
Ce pouvoir qui m’est donné, celui de prendre ton essence,
Puissance insoupçonnée, volupté intense.
J’aime tant te descendre, t’attraper, te faire saigner et te tendre.
Je suffoque à l’idée de pénétrer, planter mes crocs en ton centre.
Après cela, tu finiras assoiffée de joie tant tu en manqueras,
En recherche de vérité lorsque j’aurais fini de t’abuser.
Ton feint sourire disparaîtra quand ils parleront de moi,
Et ta vie écroulée, écourtée quand ta mémoire reviendra.
Je t’embrasse et te dis que j’t’aime pour que la culpabilité te traîne. Pour que tu préfères, au parlé, te taire.
Muette, tu seras délicieuse et je jouirais de tes effrois.
Souverain de ton esprit, je te hanterais jour et nuit.
Je reviendrais t’offenser crachant sur toutes les lois,
Ne laissant aucune trace bannissant tout bruit.
Je suis l’incube démon,
Le monstre des profondeurs,
Je te soumets et te détruit, c’est si bon !
Je te viole et te nuis avec torpeur,
Je récolte tes larmes de fond,
A la fois sucrées et amères, je déguste ta peur.
Je me confesse ce jour,
Moi le plus grand des pécheurs,
Au pardon, Mon Père, je reste sourd,
Car je suis le plus grand des chasseurs,
Et comme lorsque j’ai goûté mon premier gibier,
J’y ai pris goût et je compte bien recommencer.
© Sarah Delpech
bravo Sarah ! continue cette démarche vers l’écriture qui, il est vrai, libère de bien des maux…merveilleuse année 2022 à toi
Encore un texte qui a de la force Sarah….La force d’un prédateur