Clichés d’après demain
Sur la tour de métal, pas encore disloquée,
face à l’étendue, sans aucun balisage,
j’embrasse l’océan, hagard, interloqué,
submergé d’émotions devant le paysage.
L’horizon est nappé de pustules irisées
qui s’absorbent et se séparent à l’infini
créant un spectacle, ondulant, féérisé
que la force du vent, sans cesse, redéfinit.
Un albatros, portant un habit de bitume,
parait pétrifié, dans son corset de boulbène,
les ailes bien tendues, dans son triste costume,
il est là, inerte, tel un spectre d’ébène.
Le flux et le reflux, sur la grève d’albâtre,
dépose ses déchets de matière plastique
mêlés de goélands qui semblent se débattre
dans la chorégraphie d’un ballet pathétique.
Je jette, aux alentours, un regard circulaire.
un gratte-ciel tronqué, que la chute menace,
semble victime d’une terrible colère
qui le gifle, têtue, par son souffle tenace.
Voilà ce que je vois du haut du promontoire,
qu’une butte déserte sans renard ni martre.
qu’une mer encombrée aux flots aléatoires
et, de la tour Eiffel, que l’ile de Montmartre.
24 02 2019
Philippe Dutailly
merci de m’avoir fait découvrir ce très beau poème, prémonitoire?