Clé de l’Orthographe n° 22
Et si je vous parlais un peu de bégaiement, aujourd’hui ? Rassurez-vous, je ne suis pas devenue orthophoniste dans la semaine. En revanche, je trouve dans beaucoup de textes des « bégaiements » de la ponctuation, notamment sur les points de suspension et d’exclamation.
Tout d’abord, les points de suspension. J’en trouve parfois deux, souvent quatre, des auteurs très généreux en mettent parfois jusqu’à neuf.
La règle est simple : les points de suspension, c’est trois points, ni plus ni moins, sinon c’est une erreur. Sans espace avant, avec une espace après (oui, en typographie, espace est féminin, pour une raison liée aux anciennes méthodes d’imprimerie, on utilisait une casse espace, donc une espace).
Le point d’exclamation, lui, s’utilise normalement seul. En cas de grosse colère ou surprise, on peut en admettre deux, voire trois, ou encore l’accompagner d’un point d’interrogation (« Tu plaisantes ?! »). Attention quand même de ne pas abuser des doubles ou des triples points d’exclamation, ils finiraient par perdre de leur force en se banalisant. L’émotion n’est plus exceptionnelle si elle est toujours aussi forte.
Là encore, on s’arrête à trois maximum, inutile d’en mettre cinq, six, huit… comme je le vois quelquefois. Ça n’apporte rien au sens, et le lecteur est suffisamment intelligent pour comprendre l’émotion du personnage sans insister lourdement.
Attention : espace insécable avant le premier point (on la fait par la combinaison de touches Ctrl + Majuscule + espace), une espace normale après le dernier, rien entre si vous en mettez plusieurs.
L’intérêt de l’espace insécable ? Votre point d’exclamation (ou d’interrogation, point-virgule, deux-points ou guillemet) n’ira pas se promener tout seul en début de ligne, il sera attaché au mot qui le précède. Word le met par défaut avec la ponctuation, mais le perd lorsqu’il convertit un fichier PDF ou web.
Voilà, bonne ponctuation, et bonne semaine à tous !…
Mais qu’est ce que vous en parlez bien de cette ponctuation Sandrine !
Là aussi on voit de tout…
C’est un peu comme pour beaucoup de choses, à consommer avec modération.
Merci Sandrine, vos clés nous ouvrent tellement de portes…