On avait songé à deux
A bâtir jour après jour
Un château des jours heureux
Monté pour durer toujours.
Comme tout édifice durable
Il demanda des efforts
Tout remettre carte sur table
Ajouter des contreforts.
Nous n’avions ni l’un ni l’autre
Vu la mer si près des murs
Et sous estimé le vent
Qui soufflerait plus que dur.
Peu à peu chacun donna
Le nom de l’autre aux assauts
Des tornades ou des grands flots
Qu’aucune muraille n’arrêta.
Quand s’affaissa sur le sable
L’œuvre de nos belles années
Nos yeux sûrement embués
La trouvèrent misérable.
Elle avoua qu’elle préférait
A l’ amour sa liberté
Qu’elle ne pourrait regretter
Tout le mal qu’elle m’avait fait.
Notre donjon en Espagne
N’était qu’un château de cartes
Où chacun perd, nul ne gagne
Et d’où le destin s’écarte.
Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.
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Bel écrit, j’aime beaucoup le style.
Merci d’avoir pris le temps de le lire et de m’écrire !
Pour moi l’amour est un présent, il a simplement besoin d’un nid. Pour moi vouloir un château est vouloir habiller d’éternité, notre si belle fragilité. L’amour s’émerveille simplement des respirations du jour.
L’amour serait un présent éphémère. Tu as raison de vouloir le protéger au mieux. Si on n’y croit pas, on en reste au niveau des châteaux de sable. Laissons en effet l’amour s’émerveiller pourvu qu’il ne bouscule ni ne brouille les cartes du château en respirant trop fort !
Il se confirme donc que “construire des châteaux en Espagne” est une mauvaise idée ! Il en va de même pour les projets sentimentaux, surtout lorsqu’il s’agit du partage de la vie ! Merci pour ce beau texte qui prête à méditation !
On dit que les gens heureux n’ont pas d’histoire. Il se pourraient qu’ils n’aient pas davantage de poésie. Merci, Brahim, pour ton commentaire.
Jean-Marie, ton histoire est très belle mais aussi très fragile comme les cartes. La preuve est là : dans ton texte et dans ta dernière illustration…
Tout à fait, le preuve par 9 cartes chancelantes !
Jolie intrigue et joli poème très aérien et tendre. Bravo.
Oui, le bonheur s’avère très volatile quand la poésie s’y pose…