AU CREUX DE LA NUIT
Au creux de la nuit,
J’ai froid, mon coeur est transi,
La solitude devient une amie,
Qui me sert de compromis.
Au cours de mes songes nocturnes,
Mes souvenirs s’effilochent lentement,
Et épuisent mon infortune.
Des regrets restent en suspens amèrement.
On ne peut pas être après avoir été,
Mais j’aimerai tant encore vibrer,
Les lieux où on a été très heureux,
Sont forcément encore imprégnés.
Je brasse l’espace de ma chambre vide,
Je cherche de la matière mais ma main reste fluide.
J’interroge les murs ces voleurs discrets,
de quelles confidences détiennent ils les secrets.
Ma compagne est bien docile,
La distance est si fragile,
Entre la tristesse qui s’apitoie,
Et la joie qui revient parfois.
On trouve dans son lit un certain réconfort,
Ses courbes inertes deviennent enveloppantes,
Et le besoin d ‘être consolé devient fort.
On se rappelle aisément ses rêves d’enfants,
Ces monstres si impressionnants,
Toujours terrassés par des fées et des anges,
Et nos larmes essuyées par des caresses sages,
Les câlins et les baisers d’un papa compatissant.
On ne trouve que la tiédeur des draps,
Le regard bienveillant de la lune,
L’imparable et douloureux constat,
Qui nous rend taciturne:
Que la vie de grand est un pénible combat,
On se sent si vulnérable et impuissant,
A évacuer seul notre chagrin épuisant.
Ils manquent tant, ces bras de géants,
Qui pourraient nous embrasser totalement,
Cette voix rassurante qui saurait se faire tendre,
Et qui pourraient habilement rendre
La nuit si noire rayonnante …
Dans le pénombre de la nuit,
Chaque ombre qu’on devine,
Vient peupler ce monde qu’on imagine,
Pour qu’enfin les heures se suivent,
Sans trop de peine ni de pleurs,
Un peu de baume sur le coeur,
Et bientôt vite que le jour arrive,
Et que toute trace des turpitudes nocturnes chavire…
230217
Sandrine coudert
Tdr