Petite fable affable
Parce que, hélas, le soleil s’est éclipsé,
Il fait nuit noire au pays des Lumières.
Il faut donc un roi et, pourquoi l’ellipser,
Car la chose ici-bas est coutumière,
Chacun vise le trône laissé vacant
Par l’astre et se veut, aux autres, convaincant :
Lampe à huile arguait de son expérience
Étant la plus vieille, quoique sans science.
Bougie a été écartée par d’aucuns
Faisant voir trente-six chandelles à chacun.
Torche fumait, sa flamme à tout vent distraite,
Qu’on ait mis, d’un mot, le flambeau en retraite.
Phare, le breton, était sûr de gagner
Les voix des plafonniers, des écagnés,…
Jouant au con, Cierge, lueur merveilleuse,
Ne voulait pas la mettre en veilleuse
Car, ma foi, il en connaissait un rayon.
Lamparo, faraud, s’emmêlait les crayons,
Polémiquant avec le lourd Réverbère
N’aimant pas les lampadaires, ce cerbère,
Et le par trop peu lumineux Bec-de-Gaz
Dont les faisceaux détestaient le noir, le jazz,…
Lampe, une illuminée, était candidate
Mais elle faisait lanterner, fadate,
Tous ceux qui voulaient, là, son opinion
Quant au concours, prévu, de Lumignon
À cette élection : celui-là, lucide,
Était sans éclat et passait pour morbide.
Fanal et Feu, qui n’y voyaient plus très clair
Depuis des lustres, prompts comme des éclairs,
Avisaient leurs pairs et autres tâte-poules :
Ils ne voulaient pas d’une tête d’ampoule
Pour monarque car tous ces bons intellos
Sont souvent bien moins brillants que halos !
C’est ainsi que Loupiote devint reine,
Car on prit ses reflets pour l’eau de beaux jours.
L’électeur dans ses choix n’est pas toujours
Plus éclairé en Nation souveraine !
© Christian Satgé – novembre 2016
J’adore ce texte et ses tournures magnifique
De bien beaux jeux de mots..
merci de nous l’offrir.*
Anne