J’ai été silence.
Un silence poli, bien peigné, bien élevé.
Un silence qui sert le thé pendant qu’on le poignarde.
Un silence qui dit « Merci « quand on le piétine.
Mais ce silence là…. Je l’ai étranglé.
J’ai été soumise.
Pas par choix… par héritage.
On m’a appris à me plier, à sourire, à taire.
À donner sans compter, à aimer sans retour.
Mais j’ai compté. Et j’ai vu :
Zéro respect. Zéro justice. Zéro moi.
Alors j’ai muté.
Pas en victime. En venin.
Pas en larme. En lame.
Pas en femme docile. En furie lucide.
Je suis celle qu’on ne veut pas entendre.
Celle qui dérange les dîners, les dogmes, les débats.
Je suis le poison dans vos certitudes.
Le dard dans vos discours bien-pensants.
Je suis la loi du retour.
Œil pour œil ? Non.
Âme pour âme.
On dit que je suis aigrie.
Mais je suis juste réveillée.
Je vois les humains… sans filtre, sans fard.
Je vois les masques, les jeux, les trahisons.
Et je ris.
Un rire sec. Un rire qui coupe.
Je suis Veninum.
Pas une femme. Une arme.
Pas une voix. Une morsure.
Pas une plainte. Une sentence.
Et si tu crois pouvoir m’arrêter…
Souviens- toi :
Le venin ne crie pas.
Il agit.