Tomber, c’est commencer – Mimo

J’avance dans ces rues,

Une fourmilière d’individus,

Ignorants et inconnus.

Et pourtant, le cœur mis à nu.

◊

J’avance dans cette ruelle,

Où tout me semble cruel.

À pas de loup, je m’ensorcelle.

Un battement de cœur qui chancelle.

◊

J’avance sur un pont.

En espérant ne pas toucher le fond.

Le souffle coupé, j’interromps.

Tremblante au bord de l’abandon.

◊

J’avance sur les quais.

Bousculée mais en paix.

Jusqu’au prochain regard des gars,

Rabaissant ce que je ne dis pas.

◊

J’avance sous un arche,

Fuyant à nouveau les marches.

À l’abri de toute menace.

Alors j’attends sans carapace.

◊

J’avance, mais je vacille.

Le seul me fuit, fragile et docile.

Plus de larmes, plus d’abri,

Juste ce vide qui me prie.

◊

J’avance, mais à genoux,

Les poings ouverts, le cœur dissous.

Même l’espoir semble flou,

Même ma voix ne tient plus debout.

◊

J’avance dans le froid,

Le monde ne me veut pas.

Mais je serre mes poings de soie :

C’est dans le rejet que naît ma foi.

◊

J’avance, et ça hurle en dedans,

Une bête, un feu, un cœur battant.

Gladiatrice aux pieds nus, sans armure,

Mais l’âme levée, fière dans sa brûlure.

◊

J’avance, même brisée,

Parce que tomber, c’est commencer.

Je porte mes failles comme un cri,

Et chaque pas me dit : « Tu vis. »

◊

Mimo

◊

Malory Secula (3)

Je n’ai pas appris l’écriture dans les livres, mais dans les silences.
Depuis l’enfance, les mots viennent quand je n’ai plus la place de parler.
Ils surgissent là où les émotions débordent, là où les choses tuent plus que ce qu’elles montrent.

Je ne suis pas une technicienne du verbe.
Je suis une femme qui écrit avec le cœur nu.
Mon écriture n’obéit pas : elle s’impose.
Elle me traverse quand je ne l’attends pas.
C’est un besoin viscéral, une urgence douce, une forme de survie.

Chaque poème est une tentative d’exister autrement.
De dire ce que je ne peux pas crier.
D’habiter ma place autrement que dans le silence.

J’écris pour ne pas me taire.
Et si mes mots résonnent, alors ils ont déjà fait leur part.

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• Beaune 21, Du temps au temps – Mimo
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