Souvenirs à quatre pattes. (partie 7) – Odile Stonham

Pour ce qui est de Winnie, mon mari et moi n’avons jamais eu l’occasion de retourner à l’endroit où elle était après avoir quitté notre maison. Nous espérons de tout coeur qu’elle est toujours avec la même dame qui s’est occupée d’elle comme je l’ai raconté dans les précédentes lignes et qu’elle va bien. C’est tout ce que je demande.

Topaze a été notre compagne à quatre pattes pendant neuf années. Malgré le fait qu’elle avait un problème de coeur, elle a survécu à sa fille Chipie et à une petite copine qui avait trouvé refuge chez nous durant seulement deux années. Je dis “seulement” car malheureusement elle a aussi été victime d’une personne qui n’aimait pas les chats !

Ne sachant pas quel nom lui donner, je l’ai appelé la Petite car elle était la dernière après Chipie et Winnie. Mon mari et moi avons fait sa connaissance un jour alors que nous revenions à pied des commissions. Nous étions déjà dans notre jardin quand nous avons entendu un miaulement qui avait l’air de venir en hauteur. Etonnés, nous avons levé la tête et nous avons donc aperçu sur une toiture voisine un chat qui nous regardait fixement. Après un autre miaulement, il a fait demi-tour et en quelques secondes, il était à nos pieds !

Je rectifierai en disant “elle” et que ce jour là, nous avons été choisis mon mari et moi ! Notre voisin nous ayant dit qu’il l’avait vue faire les poubelles, nous en avons conclu qu’elle avait dû être abandonnée. Cela se voyait également sur son pelage qui était dans un assez triste état : des plaques d’eczéma étaient ici et là… Mais ce qui nous a frappé a été la belle couleur de ses yeux : bleue foncé. Ne sachant pas de quelle race elle était, nous en avons conclu qu’elle devait être une croisée entre un siamois et une autre sorte de chat car son visage ne ressemblait pas à celui cité auparavant.

Plus personnellement, je la trouvais plus mignonne et plus belle que cette race venant du Siam appelé aujourd’hui Thaïlande et ses miaulements étaient plus doux à entendre… Mais bon ! Je ne vais pas critiquer les personnes ayant un chat siamois chez elles. Ce n’est pas mon intention.

Mon mari a tout de suite été d’accord pour que la Petite reste avec nous mais avec une condition et cette dernière était importante : il fallait la permission de notre brave Topaze ! Celle-ci a été adorable : elle n’a fait aucune objection. Et beaucoup plus tard, quand la Petite a brusquement disparu, Topaze nous a accompagné dans les recherches !

Mais nous n’en sommes pas encore là. Au début qu’elle a été chez nous, la Petite était craintive. Je me souviens d’un jour où nous étions à la cave mon mari et moi, elle nous avait suivi. Puis, sans raison, elle a remonté les marches pour disparaître. Cette attitude nous a surpris car nous ne savions pas pourquoi et surtout si elle allait revenir.

Mon mari a donc eu l’idée de mettre des croquettes ainsi qu’un bol rempli d’eau à côté de la maison. Ce qui a été fait aussitôt avec l’espoir que cela marche ! Et cela a marché. Le lendemain matin, nous avons constaté que la quantité de croquettes avait diminué. La Petite était donc revenue ! Effectivement, nous l’avons revue peu de temps après et de fil en aiguille, elle a pris confiance et elle est restée, elle aussi, dans sa nouvelle famille !

J’avais remarqué, quand mon mari avait Topaze sur les genoux, que la Petite se tenait à l’écart. J’ai donc pris les devants, et un jour que nous regardions la télévision, je me suis levée et je l’ai alors attrapée pour la mettre dans mes bras. Elle ne s’est pas débattue, s’est laissée faire. J’avais remporté une petite victoire car je l’aimais aussi cette petite mimi, comme Topaze et tous les autres chats auparavant. Il n’y avait pas de raison qu’elle reste seule dans son coin…

Ce geste, qui m’avait semblé normal de le faire, a été suivi par un autre venant de sa part. La Petite avait pris l’habitude, quand j’allais me coucher, d’attendre mon signal pour monter avec moi à l’étage. Je la revois encore au bas de l’escalier, me guettant et une fois l’autorisation donnée, monter les marches à toute vitesse pour arriver, même pas essoufflée, devant la porte de la pièce en question !

En tapant ces mots sur le clavier de l’ordinateur me vient une autre image : celle de la Petite attendant mon signal pour me rejoindre là-haut. La lumière de l’escalier est éteinte et j’aperçois alors ses yeux qui brillent dans le noir. C’était la troisième fois que je voyais cela et à chaque fois, j’ai trouvé cela rigolo. Le fait que ce félin que l’on appelle “chat” n’a pas besoin de lumière pour se déplacer la nuit m’a toujours fait sourire… Par rapport à l’homme qui a besoin de s’éclairer pour voir clair… C’est le cas de le dire.

De tous les chats ayant vécu chez nous, trois ont dormi dans le lit de leurs maîtres. Topaze ne l’a pas souvent fait. Elle venait mais ne restait pas longtemps à nos côtés. Son truc à elle consistait à grimper sur le haut de l’armoire et à ne plus bouger durant un certain temps. Ensuite, elle descendait de son perchoir en sautant du meuble en question pour aller ensuite gratter le tissu sous notre fenêtre. C’était sa façon de nous faire comprendre à mon mari et moi qu’elle voulait aller dehors.

Combien de fois avons-nous eu nos nuits coupées par ce manège ! Nous ne lui en avons jamais voulu et une fois qu’elle était sortie, nous regagnions vite notre lit douillet pour la retrouver le lendemain matin, assise sur le rebord de la fenêtre de la cuisine ou nous attendant sagement à la porte de derrière.

 

Texte de Odile Stonham @ Tous droits réservés

Odile Stonham

Odile Stonham (238)

Bonjour,
Je m'appelle Odile et j'ai soixante-et-un ans. Je vis en Normandie, particulièrement dans le Calvados. Je suis mariée et j'ai deux grands enfants dont l'un m'a donné la joie d'être grand-mère de deux petits bonshommes : Ethan et Alexander.
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de seize ans et cela m'a beaucoup plu. Puis, petit à petit, j'ai continué à en faire. Etant sentimentale de nature, cela y a peut-être contribué. je ne sais pas. Mes sujets sont variés. Je les prends comme ils me viennent.

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5 Commentaires
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Anne Cailloux
Membre
3 octobre 2023 13 h 17 min

Très bel écrit qui me fait penser à une petite minette que je viens de ramasser dehors qui a quinze ans comme vous elle ne reste pas sur les genoux et monte sur l’armoire.. merci à vous

Plume de Poète
Administrateur
2 octobre 2023 15 h 32 min

Merci pour vos partages Odile, nous prenons grand plaisir à les lire… Que de souvenirs à quatre pattes !
Ce sont que de bonnes nouvelles.
Bien à vous,
ALain