SES MAINS – Véronique Monsigny

SES  MAINS – Véronique Monsigny

 

Les belles mains de Gabrielle

Bien que fragiles en apparence

Comme l’oiseau ouvrant ses ailes

Nous étonnaient par sa puissance

 

La main se ferme sur le fer

Ecrase la soie ou le coton

Mais elle s’ouvre douce et légère

Porte le livre comme un ambon

 

Que ce soit pour faire la cuisine

Ou pour flatter le dos du chien

Elle gardait ses longues mains fines

Parées de ses bagues  d’or fin

 

Vives et sèches   tranchaient soudain

Certaines cuisses s’en souviennent

Disaient le mal disaient le bien

Telle la justice souveraine

 

Comme celles du prêtre à l’offertoire

Montrant la vie qui fut donnée

Elles étaient je crois la mémoire

De sa puissante fragilité

 

Ces mains de rêve ces mains de reine

Elle en fit don à Virginie

Afin que tous se souviennent

Des belles mains de sa Mamie

Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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1 Commentaire
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Brahim Boumedien
Membre
3 mars 2016 16 h 43 min

Merci, poétesse, pour ce poème plein de tendresse, où, mine de rien, Mamie, a la part du lion… (pardon : de la lionne !)