SES MAINS – Véronique Monsigny
Les belles mains de Gabrielle
Bien que fragiles en apparence
Comme l’oiseau ouvrant ses ailes
Nous étonnaient par sa puissance
La main se ferme sur le fer
Ecrase la soie ou le coton
Mais elle s’ouvre douce et légère
Porte le livre comme un ambon
Que ce soit pour faire la cuisine
Ou pour flatter le dos du chien
Elle gardait ses longues mains fines
Parées de ses bagues d’or fin
Vives et sèches tranchaient soudain
Certaines cuisses s’en souviennent
Disaient le mal disaient le bien
Telle la justice souveraine
Comme celles du prêtre à l’offertoire
Montrant la vie qui fut donnée
Elles étaient je crois la mémoire
De sa puissante fragilité
Ces mains de rêve ces mains de reine
Elle en fit don à Virginie
Afin que tous se souviennent
Des belles mains de sa Mamie
Merci, poétesse, pour ce poème plein de tendresse, où, mine de rien, Mamie, a la part du lion… (pardon : de la lionne !)