SES MAINS – Véronique Monsigny
Les belles mains de Gabrielle
Bien que fragiles en apparence
Comme l’oiseau ouvrant ses ailes
Nous étonnaient par sa puissance
La main se ferme sur le fer
Ecrase la soie ou le coton
Mais elle s’ouvre douce et légère
Porte le livre comme un ambon
Que ce soit pour faire la cuisine
Ou pour flatter le dos du chien
Elle gardait ses longues mains fines
Parées de ses bagues d’or fin
Vives et sèches tranchaient soudain
Certaines cuisses s’en souviennent
Disaient le mal disaient le bien
Telle la justice souveraine
Comme celles du prêtre à l’offertoire
Montrant la vie qui fut donnée
Elles étaient je crois la mémoire
De sa puissante fragilité
Ces mains de rêve ces mains de reine
Elle en fit don à Virginie
Afin que tous se souviennent
Des belles mains de sa Mamie
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J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.
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Merci, poétesse, pour ce poème plein de tendresse, où, mine de rien, Mamie, a la part du lion… (pardon : de la lionne !)