Petite fable affable
Un Goupil, tout en roueries et en ruse,
Était devenu le roi des Abbruzes.
Ce triste sire, condescendant
Comme il sied à pareille engeance,
Gardait contre un quidam une dent,
Espérant fort en tirer vengeance.
Or ce vil renard, se croyant un loup,
Alla chanter pouilles, un jour, à son filou
Et s’y brisa et les crocs et les griffes
Car un ours, c’est un drôle d’escogriffe,
Qui terrasse d’un seul coup tout loulou.
Malandrin maladroit, son jeune frère,
Doutant toujours de tout, surtout de lui,
Tergiversait de peur qu’il fasse pluie,
Oscillait de peur de froisser la terre
Entière, de paraître sectaire,
Se reprochait de faire provision
De ces tous petits plaisirs provisoires
Qui lui font mille joies sans cohésion,
Et d’éphémères bonheurs illusoires.
Face à un dilemme, il balança tant
Qu’il mourut… de vieillesse, en hésitant.
Ici-bas, trop de certitude nuit,
Mais, ma foi, trop d’incertitude aussi !
© Christian Satgé – mars 2016
Bonsoir j’ai adoré cet fable pas ordinaire
Merci beaucoup Béatrice pour ce petit coucou par de contrées pas si bien famées que cela. Au plaisir de vous lire…