Nous avons entrepris de tout rêver avec rage et passion. Il nous faut réinventer sans cesse le monde possible. Ici, cette ère, est monotone et les rues embouchées du cirque gris-mauvais des quotidiens mécaniques nous étouffent de ne plus ressentir battre la lumière sous les architectures, ces promesses déçues, qui sont des pièces sans portes, où grimpent les ombres funestes de la finitude. Dans l’interminable ramdam, oui il y a bien sûr de la vie qui se débat pour qu’existe un sourire sur les façades que sont devenus les visages des gens. Mais cette monotonie des jours de rien appelle certains même à se donner la mort, parce que nous ne sommes plus que des Objets du temps et parfois nos déficiences nous abiment et seul reste le vide. Là où nous devions nous réjouir et jouir de ce formidable monde de possibilités où la liberté était la voie la meilleure ne restent que des chaines et des bijoux entourant des spectres morbides remuant leurs amertumes et leurs désillusions.
Alors, nous, petite partie de cette jungle urbaine nous avons porté le rêve haut – assez haut pour faire frémir les plus grandes tours de Paris New-York Dubaï. Si nous pouvions imaginer l’énergie qu’ils dépenseraient à détruire cette idée – comme un rouleau compresseur médiatique et spirituel qui écrase, à grand renfort d’une propagande devenue naturelle et acceptable, tous les idéaux neufs. Il nous fallait nous isoler et nous retirer des cycles du monde – qui pompe toutes les forces et n’aspire qu’à faire le fric – le flouse. Nous avons brodé à petit ces embarcations de papiers et d’encre, aux ailes de crépon aux yeux de peintre pour construire d’autres horizons et d’autres moyens surréalistes de les approcher et d’enfin soulever comme un trophée de lumière pure, notre humanité.
Dans la marge de la marche du monde nous avons questionné la Vie et Dieu aussi, sur l’importance de l’être sur terre ce que nous rendons possible au prix d’un effort insensé pour pouvoir simplement se lover d’amour, et encore nos cœurs sont transis de froid et d’effroi devant la morbidité de l’intelligence humaine pour détruire quelque chose d’aussi léger que le parfum de la Liberté, la pureté d’un trait, la clarté d’une nuit sauvage et pure ou la délicatesse d’un mot sur la commode d’un cœur aimé. Nous aspirons à la félicité et l’accomplissement de cette quête dans ce qu’ils appellent le théâtre des opérations. Le futur nous est dû.
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