Métaphore pour mon capitaine
Sur les docs, les marins attendent pour embarquer.
La frégate anti sous-marine Jean-Bart,
Toise un chalut en partance pour la mer d’Iroise.
Le port est bondé de vaisseaux et de navires
Certains avec des déesses sculptées en figure de proue,
Usés par les vents, des quarantièmes rugissants
Et des cinquantièmes hurlants.
Barbaresque que nul n’apprivoise
Te voila pris dans les filets de Poséidon.
Je vais tenter l’impossible
Te vaincre.
Sur cette mer turquoise
Mes voilures ont chahuté ta coque
ton antenne radar a détecté mes ondes
ton gouvernail à soulève ma jupe arrière
nous avons fini dans la cale.
Depuis, nous tanguons vers les Mers du sud
sous une brume de velours.
Mon corps d’ambre rougit à bâbord
sous tes mots de baroudeur.
Comme un mystérieux poison
Tu apprivoises mon sang et calme mon esprit.
Je bois tes paroles dans un Graal chimérique.
Ma résilience s’est offerte sans pudeur
À l’ombre de tes cieux.
Un soir entre deux vaisseaux
Entre deux abordages
Tu as fait tomber mes derniers bastions.
J’ai senti dans l’air,
L’écume mordante de tes embruns iodés.
Je me suis retrouvée
entre la coque de ton destroyer
Et ton corps non défendant.
Mes cheveux flottaient en bataille
autour de ton visage
domptée par ta main… mon capitaine.
Mon sextant ne sait plus ou se trouve le Nord
si vous me cherchez je suis à l’Ouest.
Aujourd’hui, Poséidon s’amuse
la mer est son royaume et le ciel son serviteur.
Il zèbre le firmament, d ‘éclairs infernaux
En signe de puissance.
La mer est couverte d’écume
Mais le capitaine connaît bien ce manège
Il sera seul maître à bord, avant Dieu.
Parez à mouiller Capitaine.
Nous reviendrons, rouillés, labourés de partout
l’amour à fleur de peau,
à fleur d’eau, d’avoir navigué en ces eaux.
Que tes mers soient douces,
Que ton royaume prospère Poséidon
Que ton amour pour moi,
ne te quitte jamais Capitaine.
C’est le charme de la marine sans voile…
Quel flot ! J’ai aimé ce tangage des mots sur les vagues poétiques. Bravo Anne pour ce poème.
Voilà un capitaine qui a de l’aubaine : il obtient ce qu’il veut sans peine ! Merci pour le partage de ce poème !