MES VINGT ANS (en six et huit pieds)
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Petit gars je jetais des pierres
Dans le courant de ce long fleuve
Les ronds filaient sur sa surface
Sans jamais atteindre la mer
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Si je faisais des ricochets
Avec la plus plate des pierres
Je n’étais pas vraiment très doué
Elle plongeait en deux rebonds
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J’ai même pêché des poissons
Accrochés à mon hameçon
Jamais ils n’ont été bien gros
Ils n’étaient pas bons, trop d’arêtes
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Elle est où ma jeunesse ?
Partie au fil de l’eau…
Des crues aux sécheresses
D’espoirs en désespoirs…
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Ils sont où mes vingt ans
C’est vrai j’en ai plusieurs
Des vingt ans en veux-tu ?
Des vingt ans en voilà !
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J’ai mal mais je serre les dents
Muet comme l’étaient mes poissons
Pendus au cruel hameçon
Pauvres petits poissons pêchés…
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Aujourd’hui tu es là
Tu me dis ” tu es grand ”
Et c’est vrai je suis grand
Plus grand que mes poissons
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Ils sont lourds mes vingt ans
Mes plusieurs fois vingt ans
Mais je bombe le torse
Pour toi je reste grand
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Ma seconde jeunesse
Un soir je l’ai trouvée
En lisant dans tes yeux
Les mots de ton silence
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Moi je voulais t’écrire
Un poème d’amour
Il dirait ” Si je t’aime
Ce sera pour toujours ”
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Ce sont des mots écrits
A l’encre de mon sang
A l’épreuve du temps
De celui qu’il me reste
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Je t’offre celui-ci
Il est un peu ma vie
S’il me vient une larme
Je me sens grand quand même
Du moment que le coeur reste jeune c’est je principal😉
Un beau poème qui passe de la nostalgie de l’enfance à douleur de vieillir et finit sur une note d’espoir et d’amour !
je le trouve très réussi , juste le 7e qui est à 9 à cause de doué qui est en deux syll, en retirant le “trés'” c’est bon pour 8 !
merci et bravo pour ce joli partage !
Merci pour ce beau partage poétique Alain.
Je dois dire que je ne peux m’empêcher de t’écrire ces quelques lignes, car je ne sais pas si c’est le style ou l’application de ces règles poétiques, mais là je ne reconnais pas du tout ton écriture et ton style que j’aime tant…tu m’excuseras parce que je sais que ce n’est pas simple de modeler un texte suivant certains critères ou règles, mais j’ai toujours prêché pour la plus grande simplicité d’expression, le naturel, le poème à l’état pur, c’est si beau !…cet exercice n’est pas concluant pour ma part et je trouve même dommage de l’amputer du naturel qui te vas si bien…