Maîtresse femme – Jean-Marie Audrain

       

 

Les nouvelles instits

 Se souviendront-elle

 De ce que furent les Maîtresses,

 Les vraies, entières et généreuses,

 Sous d’indémodables blouses grises ?

 

 

 

On dit d’elle qu’elle est parfois

Pour certains une seconde mère

Qui aime autant qu’elle châtie

De punition en récompense.

 

 

 

Nonne, épouse ou vieille fille

C’est corps et âme qu’elle se consacre

A chasser avec même foi

Les poux comme les inepties

Cancrelats ou bien lieux communs.

 

 

La peau de ses doigts a gardé

Les lignes suivies aux cahiers

Ses yeux épient sur deux lorgnons

Le moindre jet, le moindre rire

Elle voit tout, même dos tourné

Et nul n’a percé son secret.

 

Elle sait conter avec magie

Les formulettes ou les consignes

Les tables  comme les poésies

Sa passion modulant sa voix

Entre murmure et grands éclats

Et cache sous son tablier

Ses kleenex et ses petits soucis.

 

 

Elle s’usera jusqu’à la porte

Car elle ne vit que pour sa classe

De têtes de moins en moins blondes

Sous l’ignorance et sous la crasse

Sa retraite sonnera le glas

D’une vie remplie de bons points

De chewing-gums collés sous les tables

Et d’au-revoir sans mercis.

 

 

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (575)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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18 Commentaires
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Pascale Marlier
Pascale Marlier
Invité
5 septembre 2024 18 h 49 min

Très intéressant

Brahim Boumedien
Membre
4 septembre 2024 21 h 04 min

Elles étaient exemplaires et remplaçaient souvent les mères ! Merci pour ce partage coïncidant avec la rentrée scolaire !

Farida
Farida
Invité
4 septembre 2024 18 h 55 min

Très beau poème,j’adore merci Jean-Marie pour ce partage ❤️

voulzijeanne
voulzijeanne
Invité
4 septembre 2024 17 h 27 min

Bonjour Poète, bel hommage aux institutrices d’antan, personnellement je préférais les instituteurs,détenteurs des valeurs, de la morale et du savoir, celles et ceux qui ont fait de nous ce que nous sommes du moins pour nos bases éducatives, puis les professeurs de collège et de lycée, puis les professeurs de faculté, métier que je connais bien ,je respecte fortement ces maîtres et maîtresses du savoir ,ce respect est parti en fumée hélas de nos jours, belle poésie ,merci et bonne soirée

Isabelle
Isabelle
Invité
4 septembre 2024 17 h 12 min

Magnifique, une vraie vocation pour certaines, j’en ai eu une mais la blouse n’était pas grise et les Klennex personne n’utilisaient encore. Le bon vieux mouchoir était de mise dans la poche de nos blouses car oui on en a porté et je me souviens que j’avais très chaud avec à côté du poêle à bois dans la classe. Merci cher ami du rappel de ces bons souvenirs

Stievenard Demont Christine
Stievenard Demont Christine
Invité
4 septembre 2024 17 h 00 min

Retour sur un temps pas si lointain pourtant d’un autre temps! Souvenirs souvenirs du temps où certaines professions étaient de véritables sacerdoces! Merci beaucoup pour ce rappel en poésie!

Chausson Maud
Chausson Maud
Invité
4 septembre 2024 16 h 23 min

Nouveau thème intéressant. Les Maîtresses. Souvenirs d’enfance. J’en avais peur. Surtout une particulièrement. Souvenirs de mes années d’école privée. Saint Marie de Monceau. Cette maîtresse en particulier était aussi la proviseur. Tout le monde en avait peur ! C’est peut-être aussi tes souvenirs d’enfance ? ….. Tu me diras. Bises.

Anne-Marie
Anne-Marie
Invité
4 septembre 2024 15 h 36 min

On s’y croirait. L’ambiance, la présence et les parfums, tout y est

Thomas Corinne
Thomas Corinne
Invité
4 septembre 2024 15 h 31 min

Bonjour
C’est vraiment magnifique le poème sur la maîtresse d’école
Bisous