Rien que le titre rappelle celui de Brel : “Les vieux”.
Et ce n’est pas un hasard, on est exactement dans le même thème, mais avec mes propres mots et ma propre musique.
Les vieux
Ils vivent dans un univers qui rétrécit
Où le jour et la nuit ne sont plus que du gris
Un monde où plus rien n’arrive, rien ne se passe
Ou le moindre souvenir du passé s’efface
Il ne savent plus bien comment c’était avant
Le temps quand ils partaient voyager tout le temps
Un temps ou tout leur plaisait et les amusait
Et ils ne savent même plus où ils allaient.
Désormais assis devant la télé
Ils regardent les images bouger
En n’essayant même plus de comprendre
Pour se contenter simplement d’entendre
Peu à peu leur vie se dilue
Ils ne se parlent même plus
Sans bruit, sans drame, ils se fanent
Devenant peu à peu diaphanes
Demain… c’est quoi demain ?
Il n’y aura plus rien
Qu’une urne au cimetière
Un papier du notaire
Leurs vies
S’enfuient
Adieu
Les vieux…
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Considérations pour les musiciens
Brel est en Do majeur. En fait un peu plus complexe que ça en harmonie, car il est beaucoup sur des accords de 6e et de 9e qui donne une tension tout au long de la chanson.
Dans ma vision, j’ai pris pour l’ambiance un autre parti : je suis en mineur (F#m) mais le tout dernier couplet de 4 vers de 2 syllabes est en majeur (A). Les musiciens savent que ces deux gammes (F# et A) sont dites associées, car elles utilisent les même notes. Et donc, on ne peut pas les distinguer en regardant seulement les notes qui les composent. Donc, dans le dernier couplet, je commence pas un La et je termine par un La en évitant soigneusement de mettre un Fa# qui serait la fondamentale du Fa# mineur associée au La majeur.
Cela fonctionne assez bien, car pour l’auditeur, on entend bien les deux dernières notes de la chanson par ce qu’on appelle une cadence parfaite (V-I), très conclusive dans la mélodie (dans le cas du La majeur, E7-AM7)
Considérations pour les poètes
Les deux premières strophes sont en alexandrins
La troisième est en décasyllabes
La quatrième en octosyllabes
La cinquième en hexasyllabes
La sixième (conclusive traitée en outro dans la chanson) est dissyllabique
Avec ce raccourcissement du rythme, j’ai voulu indiquer la vie qui s’accélère avec des mots qui disent que cela traîne… un peu comme un oxymore.
Merci Alain,
Tous les anciens ne sont pas comme ça, mais certains le sont. Bien sûr, je ne parle pas dans cette chanson de ceux qui s’en vont en portant la joie mais j’ai écrite en me demandant si la chanson de Brel était toujours d’actualité malgré ses plus de 60 ans (sortie en 1963).
En 1962, l’espérance de vie était de 66,8 ans pour un homme et 73,8 ans pour une femme. En 2025, les chiffres sont respectivement 85,6 et 73,8 ! Et malgré cela, ce que chante Brel est toujours vrai pour beaucoup de cas. Globalement, on vit 11 à 12 ans de plus (statistiques, pas vrai pour les cas particuliers)
Michel
Beau texte tellement triste…
Aucun commentaire sur la chanson puisque je n’y connais rien