Bientôt va s’achever le mois appelé celui de nos chers défunts, commencé par le jour des morts. Comment ne pas penser à ce poème apocryphe attribué à Charles Péguy intitulé : La mort n’est rien :
Je suis seulement passé, dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait,
N’employez pas un ton différent.
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. »
La première fois que j’ai lu ce poème mentionnant la pièce d’à côté, je me suis posé la question : de l’autre côté de quoi ?
Et une réponse s’est imposée à moi : de l’autre côté du rideau des sens, donc de la visibilité, de l’audibilité, de la sensualité etc. Et qu’y-a t-il derrière ce rideau, dans ce monde qui, en vérité, est au milieu de nous, à notre insu la plupart du temps ? Monde que l’on pourrait nommer celui des invisibles ? Un monde qui, paradoxalement, rapproche les diverses croyances, dont celles dites du Livre, les descendants d’Abraham (Juifs, chrétiens et musulmans), mais pas seulement, et même les incroyants s’y intéressent voire s’y reconnaissent.
La foi nous ferait citer que nous y retrouvons tous ceux qui nous ont précédés, dont des milliards de personnes au nom et au visage inconnus, mais également des
créatures sans corps, de purs esprits. Dans ce que l’on nomme la cohorte céleste on invoque souvent les archanges, chacun avec un nom défini par sa mission, les anges, déclinés en chérubins et séraphins à nouveau selon leur mission, et enfin, l’ange gardien de chacune et de chacun d’entre nous.
Cela en fait du monde me direz-vous, et pourtant il faudrait y ajouter les djins, dans les croyances islamiques. Prisés des poètes romantiques et tout spécialement par le grand Victor Hugo, ils seraient des créatures de feu, invisibles aux hommes, ces créatures côtoieraient les anges.
Pour moi ce monde est surtout celui où je vois Anne-Marie, ma petite sœur partie trop tôt, à 4 ans, et par elle je comprends ce que l’on nomme la communion des saints : il s’agit d’un compagnonnage, d’une solidarité entre les gens des deux mondes, visible et invisible.
La minute philosophique #52 – Les invisibles – YouTube
Merci Jean -Marie je connais très bien ce joli poème de Charles
Péguy qui reflète bien le message de l’âme du défunt là pour rassurer les vivants! bonne journée avec mon amitié Colette