Face une…Quarante ans
Le miroir me sourit encore.
La peau, tendue comme promesse,
Les yeux, pleins d’élan et de conquêtes.
Je suis belle, mais je le sais enfin.
Pas pour plaire…pour être.
Face deux…L’âge venu
Le miroir me regarde en silence.
Les rides dessinent mes victoires,
Et mes défaites, aussi.
Le corps ploie, mais l’esprit s’élève.
Je vois clair dans le naufrage,
Et je l’appelle vérité.
Face trois…L’ après
Le miroir s’est tu.
Plus de reflet, plus de repère.
Seulement cette béance,
Immobile, insondable,
Où le souffle hésite à s’éteindre.
Qu’y a t’il derrière le seuil ?
Un gouffre sans nom ?
Une nuit sans retour ?
Ou l’effacement pur
D’une conscience
Qui ne sait si elle survivra
À sa propre lumière.
Chute
Mais si l’ombre m’attend
Qu’elle sache ceci :
J’ai vécu.
Avec des failles, des flammes,
Et des silences pleins de sens.
Et cela seul, peut être,
Est déjà une éternité.
Mais si rien ne m’attend,
Que le néant sache ceci :
J’ai traversé le monde
Avec des yeux ouverts,
Et chaque battement de ma Vie
A laissé trace
Dans le tissu du réel.