
Quand j’étais un tout jeune gardien de la Paix,
mes collègues parlaient souvent de ce type en KAWASAKI qui passait à toute vitesse aux feux rouges
et qu’aucun coup de sifflet n’arrêtait.
Pour moi, ce type devait être soit sourd soit daltonien, et même sûrement les deux.
Je voulais en avoir le coeur net.
Un jour, je l’ai surpris à l’arrêt.
Par simple curiosité, je lui ai demandé, l’air de rien :
“Alors mon gars, on ne voit plus les feux rouges ?
On n’entend plus le sifflet du gendarme ?
Monsieur serait-il daltonien ou sourd ?”
Le motard, répondit simplement, l’air hébété :
“Qui parle ?” en enlevant son casque de moto.
En dessous il portait des lunettes noires.
C’est à ce moment là que je me suis aperçu
qu’il avait une bécane blanche.
Aussitôt, je me suis confondu en excuses,
lui avouant que son handicap, que je ne pouvais pas deviner, m’avait induit en erreur
au point de m’apprêter à le soupçonner
d’infractions volontaires.
Quand je suis devenu tout rouge de confusion,
le motard démarra en trombes.
A l’instant même, machinalement, je l’ai sifflé à pleins poumons.
En vain.
Finalement, je crois que je me suis fait avoir.
Ce type-là était bel et bien daltonien et sourd !
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Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : https://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.
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Très drôle cette histoire où tel est pris qui croyait prendre!