Petite fable affable
Las de cette bêtise qu’on lui attribue,
Le grison qui vivote chez mon voisin, imbu
De sa position, et ce n’est pas là fadaise
Ni foutaise, un Homme se voulut. Tout à son aise.
Pourquoi donc me direz-vous ? Car il est tant d’humains
Qui, sans mal, sont des ânes. Inverser donc, dès demain,
La chose était possible : s’il connaissait ses lettres,
Il s’éduquerait. Il s’en ouvrit donc à son maître
Qui coiffa un bonnet à oreilles de baudet,
Enfant. Il trouvait ce fermier bête à bouffer
Du foin, ce benêt dès, qu’hélas, il avait un verre
Dans le nez, occasion qui lui faisait vivre un calvaire.
Le paysan donc trouva l’idée bonne. Et mit, dès lors,
Sa famille au travail : il vendrait, sûr, à prix d’or
L’œuvre de tout ce petit monde si le prodige
Arrivait. Et sans parler de son futur prestige.
Mais ils eurent beau, tous, braire il n’advint las rien
Qui ressemblât aux espoirs qu’eurent ces vauriens.
Car Dame Nature ainsi le veut, impérieuse :
Esprit ne se gagne, sottise est contagieuse !
© Christian Satgé – septembre 2020
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Formidable