L’histoire des idées a toujours été une succession de rivalités de théories, de courants de pensée. Cette minute sera donc épistémologique.
Citons par exemple la controverse de Valladolid qui fut un débat politique et religieux qui s’est déroulé en Espagne au milieu du XVIᵉ siècle pour déterminer les règles permettant de dominer et convertir les Amérindiens du Nouveau Monde. Il fit cesser temporairement la colonisation de l’Amérique par la monarchie espagnole.
Citons encore La querelle des Anciens et des Modernes (ou querelle des Classiques et des Modernes) qui fut une polémique née à l’Académie française et qui agita le monde littéraire et artistique de la fin du XVIIe siècle.

Une opposition qui va engendrer notre réflexion est celle qui, depuis le XVIIe siècle confrontait les théories concurrentes de Christian Huygens, qui considérait que la lumière était composée d‘ondes, et celle d’Isaac Newton, qui considérait la lumière comme un flot de corpuscules. Cette controverse trouva son issue dans une théorie réconciliant les deux théories (corpusculaire et ondulatoire) lorsqu’ Albert Einstein les réconcilia en prouvant la dualité onde-corpuscule en 1909.
Aux XIXe et au XXe siècles, d’autres controverses ont défrayé la chronique scientifique, politique et religieuse. Au XIX siècle. La géométrie euclidienne fut remise en question avec une rivalité où s’affrontèrent des mathématiciens géomètres comme Rieman et Lobatcheski. Au XXe siècle, cette rivalité surgit à nouveau lorsque l’astrophysique et la topologie (mathématiques appliquées à la physique) s’intéressèrent à la courbure de l’espace.
L’univers étant tel un ballon baudruche se gonflant en permanence, on revendiqua ces deux théoriciens pour affirmer qu’il fallait calculer du côté concave ou du côté convexe de la courbe. La suite prouvera qu’à défaut de combiner les deux, aucune fusée n’arrivera sur la lune !

Una autre querelle dure depuis des siècles : celle opposant les créationnistes et les évolutionnistes. Ces deux théories se sont réconciliées au XXe siècle car elles s’avèrent compatibles. C’est ce qu’a déclaré le pape Jean-Paul II au grand dam des deux parties.
Enfin au XXe siècle, retour de la querelle des Anciens et des Modernes qui prit une tournure politique puis, surtout, religieuse. Elle opposa les partisans du “c’était mieux et plus vrai avant” à ceux du “c’est mieux maintenant et tout aussi vrai”. Après le concile Vatican II, le clivage devint dramatique. D’un côté les intégristes, de l’autre les vaticanistes. Ces derniers admettaient que les deux rites étaient valables, même si l’abandon du latin était considéré par un progrès, alors qu’il était tenu pour hérétique par les intégristes.
Il y avait l’opposition de l’Eglise de toujours se référant au pape médiéval Urbain V à l’Eglise d’aujourd’hui se reconnaissant dans la réforme de Vatican II des années 60’.
Il y eut, au final, une réconciliation avec reconnaissance de la validité des deux rites.
Cette réflexion nous invite à toujours essayer de réconcilier les thèses qui se voudraient exclusives et intolérantes alors que l’on a tout à gagner à les voir comme complémentaires l’une de l’autre.