
Petite fable affable
« On ne fait pas d’un âne bâté,
 Un cheval de course ! »
 Répétait le vieux gâteux, gâté
 Par biens et ressources
 Qu’offrent aux Puissants l’ombre du pouvoir.
 Dans son ministère,
 Celui qui éduque, il a devoir
 De mener en terre
 Un système qu’on dit trop coûteux,
 Obsolète, inique et, donc, honteux !
« Qui n’a ni bœuf ni frison, laboure
 Avec un mulet ! »
 Clamait qui n’était pas à la bourre
 Pour affabuler
 Sur ce qu’il devait bientôt détruire :
 Le plus beau cadeau
 Fait à l’Homme voulant se construire.
 « Le travail, Crados,
 N’est que machines qu’on utilise :
 Des sots devenus larbins suffisent ! »
« La bête inutile au travail
 Doit quitter l’étable ! »
 Dit-on à qui croit l’homme bétail
 Quand, pro’ et rentable,
 Il a fait ce qu’on attend de lui,
 Sans nul état d’âme.
 Le voilà seul et nu, sous la pluie,
 Devenu infâme :
 « La machine remplace, Gros Veau,
 Même le plus obtus des cerveaux ! »
© Christian Satgé – janvier 2014