Tu rampes.
Pas comme un serpent… trop noble.
Tu rampes comme une gale,
Comme une démangeaison qu’on gratte jusqu’au sang,
Comme une saleté qu’on étale sous les ongles.
Tu n’as pas de visage,
Mais tu portes des masques :
Nation, religion, couleur, genre,
Tu te déguises pour mieux frapper,
Tu te parfumes pour mieux pourrir.
Tu es une infection lente,
Une toux sèche dans les discours,
Une fièvre dans les urnes,
Une pustule sur les plateaux télé.
Tu séduis les frustrés,
Tu caresses les ignorants,
Tu flattes les puissants,
Tu leur promets l’ordre,
Et tu leur offres le chaos.
Tu es la voix dans les couloirs sombres,
Le murmure dans les dîners de famille,
Le rire gêné quand l’insulte fuse,
Le silence complice quand le sang coule.
Tu ne cries pas, tu chuchotes.
Tu ne frappes pas, tu incites.
Tu ne t’excuses jamais,
Tu te justifies.
Tu es une chienne.
Pas celle qui protège,
Celle qui mord sans raison,
Celle qui grogne dans les coins,
Celle qu’on nourrit sans le savoir.
Et pourtant….
Tu es fidèle.
Tu reviens toujours,
Quand l’humain oublie d’être humain.
Alors oui, ma chienne,
Ma peste, ma plaie,
Ma compagne des jours sombres…
Je te connais.
Je te vois.
Et parfois, je t’aime.
Juste assez pour te tuer.