Nos enfants n’auront pas la chance D’égayer leurs rêves d’enfance Avec les fables d’autrefois, Pleines de bravoure et de foi, Les contes et les histoires Couleur sentiments bonne poire…
Aujourd’hui, ils ne disent plus mot, Aladin mis à Guantanamo, Barbe-Bleue devenu femme et reine ; Shéhérazade en noire burqa S’est tu – C’est fini la baraka ! – Et Carabas travaille à la chaîne, Quand Sinbad navigue sur des eaux Mazoutées dont les rets et réseaux Ont souillé la petite sirène.
Nos enfants n’auront pas la chance D’égayer leurs rêves d’enfance Avec Grimm, Andersen, Perrault,… Car le progrès tue les héros Des contes ayant pour territoire L’âge des trop belles histoires…
Raiponce, à sa fenêtre internet, Perd son temps pour des mecs pas très nets Gulliver accusé par Clochette De pédophilie est un fuyard Et Tom Pouce pointe à Fort Boyard ; Pinnochio a fini en bûchettes, Et c’est aux calmants que, désormais, Notre Belle au Bois dort à jamais ; Dumbo fait des vols low cost couchette !
Nos enfants n’auront pas la chance D’égayer leurs rêves d’enfance Car des émissions et des mangas, À la télé, les rendent gagas. Les contes c’est de la préhistoire, Des valeurs à mettre au purgatoire…
Bambi a fini en pâte à gouda Et Pocahontas a le S.I.D.A. ; Pour voir dans, ce monde, des Merveilles, Alice se shoote à l’extasy ; Pour bosser encor’, c’est en Asie Que le p’tit tailleur joue les abeilles, Avec les lutins du cordonnier, Délocalisés de l’an dernier ! L’ p’tit canard fut confit à l’oseille.
Nos enfants n’auront pas la chance D’égayer leurs rêves d’enfance Avec de l’éternel, du merveilleux, L’imaginaire qui fait briller les yeux Les contes ne sont que des histoires : Aux réalités pas d’échappatoire…
Le chap’ron rouge joue les Gigi Grâce à l’esthétique chirurgie ! Peau d’Âne, traitée en S.D.F., La vendeus’ d’allumett’ qui s’ prostitue Se sont racontées chez Delarue Et s’pintent désormais à la Leffe. La chèvre à Seguin est hormonée Et Jeannot ne sait plus où flâner Tant la ville, ici, partout se greffe.
Nos enfants n’auront pas la chance D’égayer leurs rêves d’enfance Comme nous autres, gens du Passé Qui avons des idées dépassées, Nées des contes, fables ou histoires Et autr’ horreurs discriminatoires…
Blanche-Neige fait du porno ; Hansel et Gretel, trop de Mc Do’ !, Font des régimes et, pire, dépriment. Dans une télé-réalité, Cendrillon a perdu plus qu’son soulier, Les musicos de Brême, imagine !, Font la manche dans métro Avec l’joueur de flût’ (Style rétro !) ; Heïdi vend ses monts pour quelqu’ centimes.
Nos enfants n’auront pas la chance D’égayer leurs rêves d’enfance Des princes, des sorcières, des fées Du temps jadis à jamais défaits, Êtres manichéens qui, victoire !, Offraient des morales péremptoires…
Riquet à la houppe, chauve à point, Fait des publicités pour shampoing ; Oz fait « chroniqu’ people » dans la presse ; Le tout petit pois de la princesse Et le haricot de Jack, en surpoids, Grâce aux O.G.M., ont triplé d’poids. La chèvre blanche perd sa jeunesse En boite. Avec la pilule pas d’ peur ! L’empereur en chaînes de rappeur Et baggys anime des kermesses !
Nos enfants n’auront pas la chance D’égayer leurs rêves d’enfance Avec de vieilles idées reçus, Des gentils et des ogres pansus, Des méchants qui vous font des histoires… Qui finissent trop bien. Quel déboire !
Le petit Fauntleroy fait la teuf À Ibiza entouré de meufs ; Oliver Twist lui deale sa came. Tom Sawyer est parrain à Bergame, Baba et Boucle pour violation De domicile, eux, sont en prison ; Croc Blanc les mâtonne avec sa lice. Les petits cochons sont saucissons, La Belle et la Bête au zoo de Luçon, La poule aux œufs d’or planquée en Suisse,…
Nos enfants n’auront pas la chance D’égayer leurs rêves d’enfance Avec les fables d’autrefois, Pleines de bravoure et de foi, Des contes et des histoires Couleur sentiments bonne poire…
Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.