Handicapé de toi – Jean-Marie Audrain

 

Guérison hors d’haleine

De longs jours en semaines

De semaines en longs mois

Pour le cœur, grand coup de froid.

 

Partie sans même crier gare

Comme une maladie honteuse

Le corps toujours sur le départ

Pour te sentir libre et heureuse.

 

Tu me laisses comme tu m’a laissé

De tout de toi handicapé

 

Amputé de ton beau sourire

De ta voix au timbre subtil

Comme un chant de sirène ivre

Au rire ne tenant qu’à un fil.

 

Estropié de tes mille parfums

De toutes tes senteurs fruitées

Au lit tu m’as abandonné

Seul juste avec ton traversin.

 

Tu me laisses comme tu m’a laissé

De tout de toi handicapé

 

Estropié de ta douceur

De ta peau de soie au réveil

De nos insomnies cœur à cœur

De ta tendresse sans pareil.

 

Entre nous tu as mis les heures

Les kilomètres décalés

Les iles, les typhons et leurs peurs

Pour ne plus te laisser trouver.

 

Tu me laisses comme tu m’a laissé

De tout de toi handicapé

 

Tu as fait de moi un sous-homme

Une soustraction, une division

Un reliquat, un minimum

Un frêle esquif à l’abandon.

 

Chanson : « Dis-quand reviendras-tu ? »

Jamais je ne te chanterai

Puisque seul l’abandon t’a plu

Persuadée que je t’attendrai.

 

Tu me laisses comme tu m’a laissé

De tout de toi handicapé

 

Tu me laisses comme tu m’a laissé

De tout de toi handicapé

 

A écouter ici en chanson :

 

Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (873)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : https://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.
Pour lire partiellement et commander mon floriliège auto édité https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM

S’abonner
Notification pour
guest
20 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Invité
15 octobre 2025 11 h 06 min

Il y a dans ce poème une pudeur bouleversante. Vous ne criez pas la douleur, vous la faites respirer. Elle circule comme une ombre portée — sans spectacle, sans insistance. Ces manques, ces choix métaphoriques en disent bien plus que les cris. J’aime profondément cette retenue, cette manière de faire ressentir sans imposer, de laisser le lecteur habiter la blessure sans l’étouffer.

Ce poème donne voix à la douleur dans sa phase initiale — celle de la séparation. Celle qui laisse sans mots, qui échappe à toute description. Et pourtant, vous l’avez dite. Chapeau bas, l’artiste.

Picot marylise
Invité
14 octobre 2025 17 h 26 min

Il est sur qu’ont se trouve ,seul sans le beau sourire d’une personne qui compte ,triste ,beau .

Annick du Patys
Invité
13 octobre 2025 19 h 48 min

Très bien décrit l’abandon. Il se sent amputé car il lui manque quelque chose, elle bien évidemment.

parseghian viviane
Invité
13 octobre 2025 18 h 01 min

très beau, très touchant, triste aussi …

Marilyn Aubert-Chevallier
13 octobre 2025 14 h 24 min

Merci beaucoup 😊 JMarie
la tristesse de la séparation
Bon week-end
Marilyn

Nicole Lescarcelle
Invité
13 octobre 2025 14 h 13 min

Mal au cœur pour toi L’ Ami 🥲

Dominique DAVID
Invité
13 octobre 2025 9 h 40 min

Merci Jean Marie pour cette belle chanson ou il y a abandon du compagnon qui souffre…mais laisser partir sans retenir c’est accepter que le réciproque n’ était pas assez fort.
Bon début de semaine a toi bisous Domi.

Chausson Maud
Invité
13 octobre 2025 9 h 22 min

Le décès de l’être aimé te laisse sans voix effectivement. La douleur est intense.

Lucienne Maville-Anku
12 octobre 2025 21 h 18 min

Le départ de celle ou de celui qui s’en va, laisse l’autre perdu(e).
Dans ce texte si fort, celui qui Reste se sebt un ‘sous-homme”, un être blessé en sa dignité qui s’en est aussi allée. Un genre d’amputation…à vie.

Tant vivent les sentiments et douleurs émotionnelles, psychologiques, physiologiques et spirituelles que traduisent les lignes de ce texte qui se fait une voix, pour tous les “paralysés et handicapés” de l’autre, de lui ou d’elle, de tout.

Un désir de vengeance, cri de révolte, contre “l’injuste” s’exprime aussi. Pourquoi chanter l’autre qui nous a fait tant souffrir à tous les modes et temps… ? Cette colère doit s’exprimer.

With time…we heal.
And…we forgive…so to move on and be free..
Loving ourselves again, exceptional human beings, us possible, n’est-ce pas.

Quel texte !

LMA.

Gérard Lepoutre
12 octobre 2025 20 h 36 min

Bonjour Jean-Marie,

Tu évoques le douloureux thème de l’abandon amoureux.

ça fait mal à l’esprit, au corps.

L’on se sent fréquemment désavoué, trahi.

Néanmoins, il faut accepter, souvent, une injustice. Pourtant, il faut une Force pour repartir, (re)Vivre.

Cordialement.
G.L.