Petite fable affable
Le verbe ÊTRE, cela ne va pas vous étonner
Même si AVOIR aurait voulu le détrôner.
Suivirent sagement les adverbes.
Les conjonctions firent branle-bas de morpions
Car chacune voulait à l’autre damer le pion !
Quand chez les mots on s’y met, panique
Et tempête sont les débats sous la charmaie…
C’était au printemps du Temps. Je crois un six mai.
SI et MAIS remettaient, volcaniques,
Leur querelle en scies et arguties sur la maie
Lassant fort leurs pairs à ces phrases arrimées ;
Un sort unique est parfois inique.
« Moi, j’incarne l’espoir, car sans moi, argua SI,
Point de rêve, de progrès,… d’aventure aussi !
– Soit folies, furie, désespérance
Voire misère, répliqua MAIS. C’est ainsi
Quand on boit trop de Gamay en restant assis,
L’amie, on embrume sa cervelle
Oubliant le droit des MAIS qui, sans passion,
Apportent en tout Raison et modération.
– Rabat-joie que toute ganivelle.
MAIS est prison, censeur,… SI, libération !
À écouter, las, vos vaticinations
On n’avancerait pas en ce monde !
– Et donc à vous suivre où serait-on désormais :
À voleter dans les limbes, brumes sous l’ormaie,… ?
– C’est là propos injuste et immonde :
MAIS est mort quand SI est vie, mousseuse chimay,… ;
Ici une note, ailleurs un accord quand MAIS
Réduit, limite, revient, esquive,…
– J’ai plus évité de décès que toi, follet !
Je te sais utile, joueur de flageolet
À l’aigreur parfois si agressive,
Quand je garantis, nécessaire bavolet,
Des chausse-trappes, des rets et autres collets ! »
Si le raide MAIS, de guerre lasse,
Avait voulu à SI, même un instant, céder
Ou Si, à MAIS, quelconque chose concéder…
Mais rien ne filtrant de la mélasse !
Me voilà donc avec une fable, excédé
Et las, sans pouvoir la morale décider
Si ce n’est que les mots et hommes
Obligés de vivre, et ensemble, et mêmement,
De s’épauler, de se servir continument,…
Sont aussi sots et têtus, en somme,
À vouloir la reconnaissance, absolument,
D’autrui et bien plus s’il se peut ultimement…
C’est là un fantasme de gnôme !
Bon…si je comprends rien, je pose ma Chimay et prends “une Mort subite” pour comprendre la suite…Si un ” SI ” vaut un “MAIS” aussi mauvais qu’un “SI” devant prendre une décision…je pose mes lunettes pour réfléchir….
On arrive même à si perdre.
Vous avez réussi cet exercice de style avec brio, bravo.;
Anne
Bonjour Christian bravo j’adore cet plume qui à chaque fois me charme
Le verbe être à enfin tué le paraitre et oui avoir la peut-être détrôné et vouloir n’est pas en reste
joli mois de mai et si, mais est une interrogation si lui donne le pas pour avancer le pied devant briser la barrière de la prison de mais !
Bon et doux weekend bises !