Petite fable affable
Je sais une histoire, qui fait papoteur
Et fait tourner en rond tous les conteurs,
Que narra jadis une tarentule :
Deux jeunes seaux, sous le sceau du secret,
En leur placard, prou s’auto-congratulent
Et se flattent sur un ton peu discret.
« Ce n’est pas vous câliner que de dire
Que vous avez bon fond, déclare l’un.
– Sans que l’on puisse me contredire,
Réplique l’autre, il n’est ici aucun
« Machin » qui n’ait, las, votre contenance !
– Et quelle aisance avec votre belle anse !
– Louons en chœur le bon ferblantier
Qui nous fit là si beaux et si pratiques…
– Qu’on aime à nous poigner volontiers
Et à nous battre les flancs si sympathiques…
– Et même payés en liquide nous,
Nous ne dégouttons point comme lavette ! »
La serpillière qui les oit sans goût
Leur fait soudain : « Qu’attendre de cuvettes
En talons hauts ?… Vous n’êtes que des sots,
Têtes pleines d’eau qui se félicitent
Attendant le grand saut m’nant sous l’boisseau :
Au premier trou du cul c’sera l’invite !
Comme dit Molière, en attendant
« L’âne frotte l’âne », condescendant ! »
© Christian Satgé – mars 2020
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Merci, Christian pour le partage de ce dialogues de sceaux qui ne sont pas si sots : ce n’est pas non plus un dialogue de sourds puisque les flatteries vont plus loin que le tambour !
réponse : Heureusement, seuls les gens de plume les entendent ! Autrement, quel tapage !!! :
Bonjour Christian ! Moi non plus, je n’aurais pas pensé à un dialogue de seaux ! Ce n’est pas sot d’ailleurs. Merci !
Quelle verve, je n’aurais jamais su faire parler un seau. Surtout de la sorte.
Remarque je parle à mes meubles alors..
Votre verbe et toujours aussi agréable Christian..
Anne.