Acte 1
J’étais un petit chaperon rouge, avec un cœur, griffé par un destin sardonique, cherchant cette once de bonheur que j’avais perdu.
les visages de mes proches étaient brodés sur le fil de mon âme. Le bonheur était une évidence.
Acte 2
J’ai ignoré les chemins déjà tracés, pour prendre des sentiers ou le vent hurlait comme un fou, ou j’ai rencontré un coyote. Ce n’était pas le vent qui hurlait comme un fou…
Mon cadeau fut un chemin de roses où je me suis blessé aux ronces. Ce fut un chemin de proie. Dans le vice, le pire n’est pas les épines, mais les roses.
J’ai vécu sur des racines enchevêtrées où poussaient certaines fleurs du mal, à genoux, c’est devenu, mon Jacques de Compostelle. Des attentats sans pudeur et des violences en promotion, dans des abreuvoirs toujours pleins. J’ai bu à ta source et je m’y suis noyée. Carte de fidélité gratuite.
Acte 3
L’hydre se cabra comme un matador, bien campé sur ses pattes arrières, portant l’estocade sous une nuit d’encre, qui devient vermillon.
Vaincu la femelle tombe à genoux, elle chute sur cette terre salée.
Allongée sur le sol, mes yeux dans le ciel de Camargue, se noient dans les nuages, jusqu’au cieux pour mourir dans un vague à’l’âme.
Le sable se pare de pourpre, sur les terres de Paul Ricard, ce ne fut pas l’anis qui à coulé ce jour là. On remet une tournée, avec ce picador, on ne repart jamais sur une patte ici, mais les deux pieds en avant.
Le numéro demandé n’étant plus attribué, veuillez revenir sur terre.
Acte 4
Un soir le soleil se cacha sur une mer couleur espoir. L’enclos fut ouvert, sur une fuite éperdue à travers les barbelés qui m’ont mutilé le cœur.
J’ai laissé mes infortunes se déverser dans ses dégoûts à ciel ouvert illuminé par le phare du Beauduc.
Acte5
Mes souvenirs sont enveloppés dans un Saint-suaire
entre deux larmes de fond.
Ma bouche aura toujours ce goût de terre saleé camarguaise
et le souvenir de ce matador qui se vêt de peaux de bêtes.
Épilogue
J’ai tournoyé dans l’air du temps comme une feuille morte
me laissant porté par le vent.
Dans mes gènes, coulaient le besoin de ne jamais laisser tomber.
Parce que, aucune terre ne sera plus amère que celle de Camargue
parce que j’ai vu le diable un soir, sur un chemin, où le vent hurlait comme un fou, parce que, parce que.. mes valeurs m’ont sauvé.
Parce que l’étoile de mon passé me protège et que mon sourire est ma plus belle victoire.
A toutes ses âmes perdues qui sont conditionnées par ces matadors de pacotilles, ne jamais perdre espoir. . .
De toute façon, s’il doit avoir deux oreilles et une queue qui doivent tomber, faut-être réaliste……. sourire.
**
@Anne Cailloux
Merci Anne pour ce texte, aussi abrupt que touchant ! Simone.
Merci à vous, tout le plaisir est pour moi Simone..
Anne
Rejoindre la discussion…
Superbe texte fort touchant, merci Anne
Agréable journée
Mes amitiés
Bises.
Fattoum
Un texte grandeur nature où chaque mot trouve sa place. C’est bien pensé Anne, j’en ai apprécié la lecture, merci.
Merci, pas facile de ne pas sombrer dans le morose, ce n’est pas le bute non ^plus
Merci à vous Laurence
Anne
La Camargue n’a pas eu ma peau, ni la votre…étrange ce parcours commun…troublant;
Quant à l’objet de ce commentaire : je suis en admiration devant la justesse de vos mots.
Merci Philippe de votre joli commentaire qui me touche.
Comme vous dites, étrange ses similitudes..
Merci encore à vous.
Anne
Puissance des mots dans cette pièce de la vie où le perdant n’est pas celui qui devait l’être. Avoir le courage de l’écrire, de décrire cet acte d’un autre âge avec des mots sans détours et directs permettent à d’autres d’extérioriser leur peine, la violence faite aux uns par les prédateurs d’un autre âge.
Lecture appréciée d’autant que j’en ai connu des prédateurs dans la vie. Donc, ce texte me parle et me touche. Merci pour votre partage.
Merci Hubert pour votre commentaire si particulier qui me touche.
Oui, extérioriser ces faits par les mots et finir par une boutade et un joli pied de nez
Merci à vous Hubert de vos mots qui me touchent
Anne
Anne, grandeur est de l’écrire posément …d’autant de cette écriture sans heurts
merci pour ce partage
Oliver
Merci à vous Olivier
Anne
Wow..quelle ecriture sobre pour d ecrire la trame d un moment de vie…
Bravos pour avoir osé. À lire e relire
Julie
Merci Julie, oui écrire exorcise les instants passés
Merci à vous Julie
Anne
Voilà un texte très dur à lire, une page de vie que l’on garde en mémoire, comme une trace du pire.Ces matadors existent, qui nous enferment nos blessures dans des enclos, mais on se relève , et c’est là la victoire, ne laissons pas les loups entrer dans les bergeries, sous des atours trompeurs qui cachent un prédateur.Merci Anne.Amicalement; jeanine
Merci Jeanine , oui j’aime les loups mais pas ceux là.
Il faut écrire pour dédramatiser cela
Merci Jeanine de ce beau commentaire
Anne
.Bonne soire Anne, amitiés.
Bonne soirée à vous Jeanine
quelle vous soit douce.
Amitiés
Anne
Alain le propriétaire de cette bergerie a laissé entrer un LOUP-ZEN…il est comme la femme-pécheresse désignée porteuse de tous les maux de la création….par le mâle dominant sur lesquels ANNE a porté l’estocade à ces tocards.(LOL )
J’aime les loups et les renards, les fauves, tous ses animaux qui sont sauvages tout comme moi.mais celui là, n’était pas un vrai loup, mais un charognard.
bonne soirée à vous Philippe.
Anne