Petite fable affable
Renard, fieffé trompeur, ne peut décolérer :
Lui, il avait été abusé par Cigogne
À qui, lui, il jouait tant de tours sans arrêt.
Il voulait punir la charogne
Qui colportait son fait (moquant abondamment)
À tout-venant, jusqu’à la moindre de ses miettes.
Il l’invita, dit-il, pour clore l’historiette
Car il faut pardonner et ne savait comment
Mettre un terme enfin à leurs bouderies.
Elle se laisse avoir par la verroterie
De mots si bien servis, des mets qu’il lui promit,
Ne flairant point la félonie.
Le repas est sans atonie,
Le maître de maison s’empresse
Les plats, tout en délicatesse,
Sont des délices, cuits à point.
Elle dit à Renard qui ouvre son pourpoint.
« Je n’ai pas reconnu qu’elle était cette viande ?
– Du cigogneau, ma mie. Vous en fûtes friande ! »
Elle pâlit. « C’est plus qu’assez ! »
Fit-elle en s’enfuyant, raquant sur sa vêture.
Goupil riait encor’ quand la Dame, empressée,
Rendit l’invitation au Sire en sa masure.
Il ignorait, que le menu, fait aux bougies,
C’était lui, l’hôtesse ayant, ma foi, entrepris
De le servir frit aux corneilles.
Dia, qui veut jouer, à tout prix,
Au plus fort, finit sous l’oseille !
Au plus fort, finit sous l’oseille !
© Christian Satgé – mai 2012
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Très beau poème imitant par la forme et le contenu les célèbres “Fables de la Fontaine”. Enfin une fable à moralité dans une ère immorale! Félicitation notre Ami Christian Satgé.