…C’est la faute à la mort – Lucienne Maville-Anku

… Ou,
Peut-être que c’est la faute à la mort.
La mort qui un peu trop vite est venue.
Et trop tôt. Avant l’heure. Pour être sure.
Et pour ne pas être en retard.
Et rater son festin.
Elle n’est jamais en retard la mort
Et elle ne s’absente jamais non plus
La mort est ponctuelle.
La mort est assidue.
Vite elle vient la mort. Vite.
Surement elle vient. Et n’avertit pas
Elle est impertinente. La mort.
À la porte elle ne frappe même pas.
La mort est grossière
Jamais elle ne sonne ni n’attend.
Avant d’entrer.
Elle vient vite.
Et elle nous frappe.
La mort vient la nuit.
Quand nos yeux sont fermés
Elle vient tard aussi. Tôt le matin.
Quand il fait gris et que notre terre
D’eau est déjà saturée. Elle vient.
Et à verse elle pleut sur nous.
Et nous trempe. Et nous détrempe.
Elle vient vite la mort.
Vite la nuit vient sans bruit.
Et il nous faut le flair.
Le fin flair d’un félin qui a faim.
Pour la sentir venir.
Pour la voir arriver bien au loin.
En plein matin.
Vite elle vient.
La mort.
©Lucienne Anku. Mai 2015 (extrait d’un poème d’hommage à ma mère)
Lucienne Maville-Anku

Lucienne Maville-Anku (810)

"C'est en écrivant que j'apprends à écrire."
Je suis originaire de la Martinique, une des charmantes petites iles de la Caraïbe, et vis au Royaume-Uni.
J'écris depuis de nombreuses années, et ce sont les autres, dans un premier temps, qui par leurs nombreux encouragements et appréciations a la lecture de mes textes m'ont aidée à prendre conscience que j'avais des talents à valoriser.
Ce désir d'écrire et de mieux écrire qui niche en moi depuis l'âge de 15 ans n'a jamais cessé d'aller croissant. Aussi, j’expérimente que c'est le fer qui aiguise le fer, et que plus j'écris, plus je désire écrire, et apprends de la sorte à écrire en autodidacte, par le soupir, par le désir, comme un feu qui s'attise.
La Poésie elle-même m'enseigne, j'apprends d'elle et découvre plus de sa beauté et sa diversité en lisant et en appréciant ce que d'autres écrivent et expriment, notamment sur cette plateforme, terrain de partage et d'expérimentations où foisonnent tant de talents qui m'émerveillent. C'est une vraie galerie d'arts uniques.
J'écris et développe cet art d'écrire en cultivant ma relation avec la Poésie, 'bon pédagogue’ qui m'instruit et m'éduque, et l'écriture elle-même qui comporte aussi des vertus thérapeutiques contribue à mon développement personnel. Cependant, j'ai souvent désiré participer à des programmes de formation pour parfaire mes talents et la stylistique.
J'ai compilé déjà plusieurs recueils de textes poétiques que je souhaite "dé-confiner" pour les mettre à profit, partant du principe que ce que l'on partage, on le gagne, et ce que l'on garde, l'épargnant à l'excès, on le perd.

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4 Commentaires
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Maria Carméla Duhin-Carnélos
Invité
3 novembre 2020 15 h 59 min

Oh comme je comprends ce beau poème! Tout est dit sur cette dame d’infortune et tellement bien dit! Oui c’est une traitresse qui s’impose quand on ne l’attend pas! Sans gêne et sournoise comme une bête affamée elle vous reprend parents frères et soeurs époux bien-aimé… Et part avec sa proie riant des larmes qu’elle laisse après le trépas! Elle ne connaît ni bonté ni charité! Elle arrive féroce pour déshumaniser la terre jalouse de l’infime bonheur éphémère. Bravo Lucienne votre poème est toujours de circonstance, il l’est plus que jamais !!
Maria

Alain Salvador
Membre
3 novembre 2020 13 h 42 min

La mort fait partie de la vie, mais y a-t-il la vie (spirituelle) dans la mort?
Très très beau texte en soi

Colette Guinard
Membre
3 novembre 2020 10 h 29 min

pour le moment ,un conseil vivez le présent avant que la mort vous surprenne