Ainsi se meut le monde émeu – Christian Satgé

Petite fable affable
Sur une idée de Marielle

Deux émeus eurent des mots.
Ce sont des maux chez des mâles
Faisant tout comme marmots.
Cette crise, bien normale,
Dura pourtant plus d’un mois,
Mit tout émeu en émoi.
Leur république alors improvise.
On décide d’avoir un roi,
Pour trancher, dire le droit
Sur cette question qui les divise.

L’émeu ému qu’on nomma
Émit l’idée toute bête,
Pour tout régler sans trauma,
D’un concours près d’une aubette.
Chez les émeus on aima.
Les hargneux, comme lamas,
Devaient étirer leur cou, ensemble ;
Le plus long et le moins mou
Serait gagnant, sans remous.
Tout le peuple, alors, s’assemble.

Ceux qui avaient un gros “moi”,
Sont placés en pleine arène
Et, quand sonne la sirène,
Distendent, jusqu’à l’émoi,
Sans y gagner nulle épeautre,
Leur gorge pour vaincre l’autre.
Malgré tout, un des émeus est mou.
On le moque. On le siffle.
Ce fut, pour lui, pis que gifle.
Il s’inclina en faisant la moue.

Pour croire que centimètres
En sus font de vous un maître
Il faut avoir cervelle d’oiseau
Ou bien moins d’esprit que de museau !

© Christian Satgé – septembre 2011

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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