usée ébréchée
la lame de l’esprit ne tranche plus assez
sans étincelles le feu produit des paillettes
caparaçonné
mon cœur ne laisse rien éclore
de son triste passé enfoui
chaudron en fonte prêt à imploser
le temps me pèse
mais se contente de fuir
lâchant de misérables pschitt
par bonheur la nuit
surgissent les rêves
trafiquants d’espace et d’horloge
dans l’univers quantique du songe
tu peux vivre en même temps
ici et là-bas
être toi et un autre et te quereller à deux
voler très haut tomber très bas
courir nu dans la rue pourchassé par un meurtrier
dont le coup de poignard fatal
te ramènera à la vie
et puis toujours
dire des choses bizarres
aimer doucement
sourire peut-être
mais pas plus
surtout pas
car je ne ris pas dans mes longues veilles
redoutant que le rire du sommeil
ne soit l’ultime son
traversant l’achéron