Achéron – Luc Fayard

usée ébréchée

la lame de l’esprit ne tranche plus assez

sans étincelles le feu produit des paillettes

caparaçonné

mon cœur ne laisse rien éclore

de son triste passé enfoui

 

chaudron en fonte prêt à imploser

le temps me pèse

mais se contente de fuir

lâchant de misérables pschitt

 

par bonheur la nuit

surgissent les rêves

trafiquants d’espace et d’horloge

dans l’univers quantique du songe

tu peux vivre en même temps

ici et là-bas

être toi et un autre et te quereller à deux

voler très haut tomber très bas

courir nu dans la rue pourchassé par un meurtrier

dont le coup de poignard fatal

te ramènera à la vie

 

et puis toujours

dire des choses bizarres

aimer doucement

sourire peut-être

mais pas plus

surtout pas

 

car je ne ris pas dans mes longues veilles

redoutant que le rire du sommeil

ne soit l’ultime son

traversant l’achéron

Luc Fayard

Luc Fayard (8)

Journaliste, poète, éditeur, fondateur de l'association Amavero art et poésie et directeur des éditions Amavero. Animateur du site Amavero.fr d'art, de poésie et de culture (4200 publications): associatif, bénévole, indépendant, gratuit, sans pub-spam-traqueurs

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Gérard Lepoutre
17 septembre 2025 18 h 59 min

Bonjour Luc,

Ta poésie émeut les Ames.

Tu évoques, je pense, la Condition humaine.

Sur cette Terre, nous ne sommes que de passage…

Le temps qui passe… Chacun, dès sa naissance, y est personnellement confronté.

“La nuit, les rêves, les moments de veilles, notre passé” n’y changent rien.

Quant au fait de traverser l’Achéron (Fleuve des enfers et, de la douleur) personne, je crois, ne se sent fort pressé de le tenter.

La Vie offre, encore, mille projets enthousiasmants à réaliser…

Donc, si difficile qu’elle soit, vive Notre Vie ! – La Bella Vita. –

Cordialement.
G.L.