Petite fable affable
Le sang n’excuse pas le sang !
Deux termitières se faisaient la guerre.
La forêt n’était que meurtreries vulgaires
De massacreurs, souffrances d’innocents,
Picorées, persécutions et saccages.
L’un vengeait son père, occis autrefois ;
L’autre son fils mort à la fleur de l’âge.
Chacun avait raison à chaque fois,
De faire exactions sans foi ni halte :
On engageait le fer, rien qu’à se voir ;
À se savoir on faisait feu par devoir !
On voulait détruire jusqu’au basalte
Où l’ennemi avait construit son nid.
Un singe sage, en grand deuil de ce trouble,
Leur dit : « Le sang se lave, sans déni,
Avec de l’eau non du sang, c’est un double
Malheur que de croire que c’est carouble
Des Cieux que périr en querelleur
Car, las : “Quiconque meurt, meurt à douleur” *! »
© Christian Satgé – avril 2014
* “Je plains le temps de ma jeunesse”, François Villon (1431-1463)
Magnifique texte profond et sage qui nous invite à réfléchir sur certaines choses.
Merci Christian agréable journée
Mes amitiés
Fattoum.
Magnifique texte qui porte la raison à la sagesse et la sagesse à la Paix. Derrière cette fable (comme toutes vos fables) il y a un esprit qui joue avec les mots avec finesse et exploite notre besoin de savourer à la lecture l’histoire en question ; et derrière l’histoire, il y a toujours une part de vérité. C’est ce que j’aime dans vos fables. Merci pour le partage.
C’est tellement vrai. On fait la guerre par héritage familial et on reproduit de génération en génération. Vos mots sont percutants, ils font mouche toujours. Merci Christian.