“Mes parents prévenus,
Je vais te présenter”.
Nous marchons dans la rue,
Dans le noir déroutés.
Aucun réverbère,
Je vais en tâtonnant,
Il a des repères,
Ce n’est pas étonnant.
Les ténèbres des rues
Sont habitude ici
Vacillante, perdue,
Bientôt ressaisie.
“Nous sommes arrivés !”
J’entre dans une cour,
Les jambes fauchées
Par ce long parcours.
Du sable encore,
Sur je ne sais, butant,
Je m’aperçois alors
Qu’ils sont tous devant
Un poste de télé,
Là un bébé pleure,
Dans un tissu couché,
Sous la pâle lueur.
Présentations,
Mais dans l’obscurité,
Quelle confusion,
Je n’ai rien écouté !
Les uns sur des chaises,
Les autres des nattes
Accroupis, à l’aise,
Tout est disparate.
Ouf ! Je suis installée,
Mon malaise s’étend,
Je suis déconcertée
Par cette vie d’antan.
Pour m’échapper, je prends
Dans mes bras, le bébé,
Qui déjà me surprend
Par son affinité.
Sa soeur, une poupée,
S’en vient tout près de moi,
Sa curiosité
Fait naître mon émoi.
Plus d’ampoule sombre,
Plus de vie précaire,
Je regarde l’ombre
De leur doux regard clair.
Etant dans l’enfance,
Qui penserait ce soir,
Qu’ils vivraient en France,
Quelques années plus tard ?
©Simone Gibert
Vous maniez très bien les regrets, Simone et vos textes sont toujours fort agréables à lire. Merci. Amicalement.
Un très beau texte, fort touchant et plein de tendresse. Bravo et merci pour ce partage…