Je ne veux pas vieillir, j’aime trop la jeunesse :
C’est un amour en moi qu’aucun chagrin n’abat.
Il semble qu’un démon, par un soir de sabbat,
L’ait placé dans mon cœur, plein d’orgueilleuse ivresse.
Hé quoi ! Je m’en irais front ridé, dos voûté,
Par les ternes chemins et les banales routes ?
A mon tour, je serais celle que l’on écoute
De distraite façon doucement radoter ?
Les matins de printemps aux senteurs de pervenche,
Les longs jours de juillet si vibrants et si lourds
Ne m’apporteraient plus les présents de l’amour ?
Nul baiser ne viendrait griser ma tête blanche ?
Plus d’espoirs insensés et de rêves fervents,
Plus de roses pour moi par les vertes allées,
Plus d’immenses douleurs, très vite consolées,
Plus de serments lancés à la face des vents ?
Rien, je n’attendrais rien, aucun bruit sur ma porte
Ne ferait tressaillir mon cœur inoccupé ?
Ainsi, jusqu’à la mort, ce serait cette paix,
Cette lugubre paix, qu’aucun désir n’emporte ?
Non, non, je ne veux pas. Il doit bien exister
Un pays merveilleux, sans histoire et sans âge,
Où ne vieillissent pas les cœurs, ni les visages.
C’est vers lui que j’irai d’un long pas enchanté.
Crisis
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Merci, Brahim. Et je peux t’assurer que je ne vieillis pas, au contraire, plus les ans passent et plus j’ai l’impression de rajeunir ! Il est vrai que les poètes ne vieillissent jamais, c’est bien connu …. rires.
Amitiés,
Chris
Merci, Christiane, pour ce très beau partage ! Je te rejoins sur l’idée qu’il n’est pas possible que le crépuscule soit aussi triste : il doit y avoir quelque chose qui le rende plus clément, plus vivable, moins pitoyable et je crois que c’est à nous à le transformer en y greffant quelques boutures des printemps et des étés écoulés ! Merci encore, chère amie !