Vicenta – de Véronique Monsigny
Elle est arrivée d’Espagne
Pour s’occuper de la maison
Avait traversé les montagnes
Abandonné ses nourrissons
Telle les nourrisses de naguère
Laissant leurs enfants derrière elles
Elle avait vaincu la misère
Au prix de son cœur maternel
Et nous ses bourreaux innocents
Avons grandis cahin-caha
Ignorant que nos cœurs d’enfants
Usaient celui de Vicenta
Aujourd’hui je revois ses mains
Usées par une vie de peines
Et je regrette de n’avoir point
Su y voir celles d’une reine
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.
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