Quand l’obscurité vespérale envahit tout,
Des myriades de feux lui déclarent la guerre :
Les étoiles aux cieux et les lampes sur Terre.
Mais ce rideau noir rend nos chagrins plus doux.
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Plus tard, on éteint tout chez soi, en pleine nuit :
On ne désire plus rien voir de nos misères.
Le jour bien ordonné cède place aux chimères.
Un repos apaisant chasse tous les ennuis.
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Les astres qui brillent au firmament
Guident parfois vers la bonne fortune.
On s’en remet plutôt à la lune
Pour rendre un amour plus fervent.
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Un ange songe loin de moi
A des rondes d’horribles sorcières,
A la nixe couchée en la sombre rivière,
Aux démons qui sèment en son cœur l’effroi.
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Elle croit s’éveiller en émoi
Mais ce n’est qu’un rêve d’éveil.
Elle me suit dans mon sommeil.
Nous nous sommes perdus dans un bois.
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Elfes, dragons, licornes pour escorte,
Nous nous couchons au bord d’un ruisseau.
Le chant d’une fée est le bruit de son eau.
Loups et renards forment notre cohorte.
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Mais rien n’est stable. Un tourbillon m’emporte !
Des démons du passé surgissent à leur tour.
Un prof de maths me donne encore cours.
L’amour morte me rend une clef de sa porte.
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Avec des copains dans un bar,
J’ai onze ans, en courtes culottes.
A vingt ans la révolte me botte :
On veut croire en tous nos espoirs.
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De ma vie je vois des faits saillants
Mais présent et passé se mélangent.
Puis revient vers moi cet ange.
Je me sens toujours plus vaillant.
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La nuit permet d’oublier les épreuves.
Le rêve nous rend moins fragiles
Et vainqueurs de monstres débiles.
L’aurore nous offre une vie neuve.
Le 14/9/2018)© Raymond Delattre