Dans un coin de la chambre contenant tout mon corps
Je retiens ma qualia qui quand même déborde
J’écoute respirer au fond de ma poitrine
Se faisant métronome de mon appréhension
Mon angoisse qui pulse, d’acerbe à cristalline
Son objet s’échappant à ma compréhension
Avec l’ongle à la bouche et des mots sur la langue
Une mèche sur l’œil et les yeux sur la rue
Contemplant l’embouchure qui rend le sol exsangue
La sortie du métro qui délivre son flux
Je me sens plus petit à la force du temps
Qui avance et promet l’instant bientôt magique
J’anticipe ses mains sans mots me saluant
Mais je crains que la joie ne m’accule en panique
Et voilà que la foule enfin l’offre à ma vue
Je me sens aspiré à travers la fenêtre
Je le veux près de moi, je me veux pour lui nu
Je veux que rien de moi ne lui reste à connaître
Il traverse la rue et relève la tête
Puis il m’adresse un signe, alors le temps s’arrête