Petite fable affable
Un aigle de haute volée qui vivait de vols et de voleries
À l’envie est devenu le seul roi des montagnes.
Les oiseaux du lieu, qu’importent leurs chamailleries
Ou différends, saluaient ce grand rapace à poigne,
Une fois par an, en gage de leur soumission.
Seul le vautour s’évite cette humiliation.
Le suzerain envoie un de ses vassaux à l’autre
Félon qui répond, crânement, au féal surpris :
« Le ridicule des autres nous console du nôtre :
Ta veulerie est donc vilenie et l’ahuri
Chez toi cache un abruti !… Je suis un être libre
Et refuse de m’incliner face à ce félibre.
– Mais il est notre souverain, maître de nos monts
Et de leurs vaux : on lui doit respectueux hommage !
– Je n’ai pas souvenance que ce sombre démon
Ait été élu, ou désigné, par quelque plumage
Que ce soit. Votre obéissance est donc superflue :
Il ne serait rien et vous, idiot, guère plus !
C’est métier chaque instant d’être courtisan.
N’espérant de personne don, place, faveur, grâces
Ni gain, je me veux déplaisant plus que complaisant
Et peux ainsi me regarder dans la glace… en face ! »
© Christian Satgé – juillet 2015
J’arrive de Corse où on m’a parlé d’un rapace un tantinet nocif à ses sujets et voilà que Christian Satgé me parle d’aigle… Me chercherait-il des poux dans la tonsure impériale ? Heureusement, arrive une conclusion qui me correspond plus. Je redeviendrai donc complaisant et vous dirait que malgré la césure j’aime toujours !
L’aigle emblème des Puissants qu’ils soient Gendarmes du monde affiché en vert ou sur la boucle des ceinturons “le Goot mit uns” sert d’oiseau de mauvaise augure pour ces proies.
En compagnie de vos mots c’est vers un ciel d’espérance qu’il prend son envol.
l’aigle me fascine toujours
il a ce côté selblant libertin, que j’aspire par moment de ce côté libre
merci pour l’écrit…
O