Le Petit Prince m’a dit, ce soir :
“Nous sommes les enfants du hasard”,
Le Petit Prince m’a dit, ce soir :
“Pour nous, demain est sans espoir.
Sur ma planète, tout devient noir
Et si le feu prend quelque part
C’est celui que nos loups de guerre
Allument en tous points de la terre”.
Devant ce regard désolé,
J’ai essayé de consoler
Le coeur de l’enfant des douleurs
Qui n’a connu que haine et peur
En lui présentant en ami
Un autre Prince d’aujourd’hui :
“Tout notre avenir est en lui
Son nom est Amour Infini,
Et si tu fais route avec lui,
Il t’entraîne vers une autre rive
Mais, bien avant que tu arrives,
Tu resplendiras de sa Vie”.
Pendant que je lui expliquais,
Le Petit Prince me regardait.
Il semblait déjà loin d’ici
Quand, tout doucement, il m’a dit :
“Tu parles d’un voyage
Que je ne connais pas.
Tu parles d’un voyage
Que je ne comprends pas”.
Le Petit Prince m’a dit, ce soir :
“Nous sommes les ombres de l’histoire” ;
Le Petit Prince m’a dit, ce soir :
“Vivre sans but est dérisoire.
La vie nous tire malgré nous
Même s’il faut marcher à genoux,
Sans savoir si le jour qui vient
Sera notre dernier matin”.
Après ces mots désabusés,
Le silence semblait lui peser,
Et, comme s’il ne pouvait attendre,
Le Petit Prince voulut m’entendre.
Je lui ai parlé de Jésus,
Prince de la Paix aux mains nues,
De la Croix et de sa Passion,
Jusqu’à son tout dernier pardon :
“Si sa chair fut percée de clous,
C’est pour que tu vives debout.
Son cœur, pour toi, battait si fort,
Qu’il en triompha de la mort”.
Tandis que ma voix résonnait,
Le Petit Prince se recueillait,
Et c’est la tête entre les bras
Qu’il allait murmurer tout bas :
“Tu parles d’un voyage
Que je ne comprends pas.
Tu parles d’un voyage
D’où l’on ne revient pas”.
Le Petit Prince m’a dit, ce soir :
“Nous touchons la fin du brouillard”.
Le Petit Prince m’a dit, ce soir :
“Tu nous as montré le bon phare
Car notre errance dans la nuit
Nous éloignait de la vraie vie.
Montre-nous encore ce passage
Où rayonnera son visage”.
Devant ces yeux écarquillés
Qui désiraient tant rencontrer
Celui qu’ils cherchent depuis toujours
Et les attend jour après jour,
Sur le sable j’ai dessiné
L’icône du ressuscité
Qui, pour la gloire de son père,
Brisa les chaînes de l’enfer
Et qui demeure à nos côtés
Dans chaque repas partagé
Quand le pain rompu est donné,
Quand le vin nouveau est versé.
À chaque signe que je traçais,
Le Petit Prince s’émerveillait ;
Comme pour s’assurer du chemin,
Il me dit en levant les mains :
“Tu parles d’un voyage
D’où l’on ne revient pas.
Tu parles d’un voyage
Qui ne finira pas”.
Le Petit Prince dira un jour :
“Nous sommes les enfants de l’amour”.
Le Petit Prince dira un jour :
“Nous sommes nés pour vivre toujours”.
Il me parlera de Marie
Comme de sa rose en paradis
Et devant sa joie retrouvée
Peut-être dirai-je en premier :
“Tu parles à ton tour d’un voyage
Que tu n’attendais pas.
Tu parles à ton tour d’un voyage
Qui ne finira pas.”
Jean-Marie, par ce merveilleux poème, merci de nous amener avec le Petit Prince, vers ce Grand Prince de l’Amour: Jésus !