Ô temps, vil prédateur,
Tes griffes acérées
M’ont arraché le coeur,
Pour mieux le dévorer…
Dans cette vie sans coeur,
Je vis tétanisée,
Un génie de malheur
Est né pour m’oppresser.
Le canal est sombre
L’eau miroite plus loin,
Moi, je suis dans l’ombre
D’aujourd’hui de demain.
En statue transformée,
Depuis combien de temps
Tout près de la jetée
Es-tu là dans le vent ?
Noire silhouette,
Tes yeux se sont noyés,
Même la mouette
Ne peut les ranimer.
Le vent dans tes cheveux
Sème la pagaille,
Tu t’es trompé de lieu
Pauvre épouvantail !
Les rafales gèlent
Tes membres fatigués,
Le phare étincelle
Le soir vient de tomber.
Rentre ! Demain viendra.
Une nuit sans sommeil
T’attend entre tes draps,
Nul besoin de réveil !
Tu pourras replonger
A loisir dans la mer,
En restant accoudée
A la barrière …
©S Gibert
Il suffit de se laisser porter par le flux et le reflux de vos mots pour s’ouvrir à d’autres souvenirs. Merci.
Encore un bien joli texte. Bravo et merci pour ce partage…
Triste bord de mer
reflets dans l’eau qui ne reflète pas autre chose. que la tristesse.
Bel écrit plein de mélancolie…
Anne