Trop d’incertitudes – Simone Gibert –

Ô temps, vil prédateur,

Tes griffes acérées

M’ont arraché le coeur,

Pour mieux le dévorer…

 

Dans cette vie sans coeur,

Je vis tétanisée,

Un génie de malheur

Est né pour m’oppresser.

 

Le canal est sombre

L’eau miroite plus loin,

Moi, je suis dans l’ombre

D’aujourd’hui de demain.

 

En statue transformée,

Depuis combien de temps

Tout près de la jetée

Es-tu là dans le vent ?

 

Noire silhouette,

Tes yeux se sont noyés,

Même la mouette

Ne peut les ranimer.

 

Le vent dans tes cheveux

Sème la pagaille,

Tu t’es trompé de lieu

Pauvre épouvantail !

 

Les rafales gèlent

Tes membres fatigués,

Le phare étincelle

Le soir vient de tomber.

 

Rentre ! Demain viendra.

Une nuit sans sommeil

T’attend entre tes draps,

Nul besoin de réveil !

 

Tu pourras replonger

A loisir dans la mer,

En restant accoudée

A la barrière …

 

©S Gibert

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Invité
12 décembre 2018 13 h 37 min

Il suffit de se laisser porter par le flux et le reflux de vos mots pour s’ouvrir à d’autres souvenirs. Merci.

Christian Satgé
Membre
11 décembre 2018 19 h 37 min

Encore un bien joli texte. Bravo et merci pour ce partage…

Anne Cailloux
Membre
11 décembre 2018 16 h 49 min

Triste bord de mer
reflets dans l’eau qui ne reflète pas autre chose. que la tristesse.
Bel écrit plein de mélancolie…
Anne