En ce dimanche de vêpres
le crépuscule se propage aux pieds de l’abbaye
je vais faire de cet empyrée
un royaume de trouble et de tentation ;
Je me suis affublée exclusivement
d’un numéro 5 et d’un Avé Maria
une prière murmurée à voix basse, me dressant l’échine ;
mes hanches serpentent
entre un ange et son ombre qui se dresse.
Endiablé par un chant divin
L’orgue de Barbarie perd le Nord
les notes montent jusqu’à Dieu
qui ne sait plus..
Ma peau effleure la frontière de sa réticence
je m’expatrie sur ses terres
son regard fait pénitence
dans une prière inutile.
Une fragrance enivrante
fourvoie ses sens
le bien et le mâle se rencontrent
dans le gratte-ciel de son âme
ses désirs prennent de la hauteur
pour se faufiler jusqu’au sommet
ignorant la cilice meurtrissant ses chairs ;
Le méa culpa ne se fera pas en ma présence
Je l’emmène sur mon chemin de croix
j’endors sa foi avec l’aide de Saint-Thomas
de peu de croyance à mes mots, ayant voulu voir ;
Je lui offrirais mes envies, d’un verbe conjugué
pour que reste irréel le touché de ses cieux ;
pensées interdites aux mille et une vapeurs
notes de blasphèmes aux odeurs de souffre,
naissance d’une vallée ou coule le nectar des Dieux
au milieu d’une vigne vierge.
Tentation dans cet antre de l’enfer
déraison dans ce Paradis naissant
ses rêves vont s’habiller de mes mots
ses cauchemars seront mes refus ;
je ”soufre” le chaud et le froid
comme un doux poison
pour que jamais il m’oublie ;
Que ma volonté soit fête.
©Anne Cailloux
Merci pour cette merveilleuse prière païenne qui, je pense, ne manquera pas d’ébranler les cieux, pour autant qu’ils gisent quelque part !
Excellence te succulence sont des deux seins – auxqies se vouer ? – dece texte plein de malice et de sensualité comme vous savez si bien les écrire. Amicalement…