Le son chaud des lointaines forges d’Hélios se fait sentir là-bas, là-haut dans un ciel immaculé sur le chemin que j’ai décidé d’emprunter. Je ne les vois, juste par instant la perception d’un toucher plus profond, un ciel intérieur qui sait… Je le sens, elle est là, comme toujours, les bras ouverts et nus.
Il me semble retrouver une vue familière, un goût de déjà vu, un arrêt sur un panorama ressouvenu où l’intuition s’épanouit et la peur s’enfuit.

Il y a ce pré, que je laisse si souvent fermé, du regard je m’enivre de ces vastes floraisons parfumées. J’ignore encore si je vais à nouveau m’y arrêter, me laisser m’emmener dans une promenade qui commence par moi et m’élève bien au-delà de mes désirs vers les délices synchrones.
Petite planète qui nous accueille, les mots me manquent pour te dire à quel point tu es magnifique, unique.

J’ entend au loin le clapotis de larmes venant de mon amie la cascade qui s’écoule, attirant mon attention par une envoûtante mélopée. Je n’entend pas ses mots, juste quelques notes d’une mélodie très ancienne qui s’en va toucher mon cœur. Je bois cette eau qui s’abreuve à mes yeux, il me faut me hâter avant que la nuit ne tombe.

Une sève brûlante coule dans mes veines tandis que mes pieds s’enfoncent dans la glaise plus profondément écrasant quelques artifices d’une réalité avec laquelle je suis juxtaposé. Je veux ressentir le chant des arbres, écouter un nuage me parler peut-être de toi, avant, inspirer l’air frais d’une forêt, croiser le regard distancé de bonté d’un passant, la détresse d’un voisin à aider pour ensemble transformer nos réalités, rêver, rendre en retour ce que j’ai reçu de meilleur.

De la citadelle de Khôl faire le siège pour t’en ravir derrière tes prunelles sans fond, dans les tourments d’un palpitant cœur vermillon. Et pourtant, malgré mes adultères, les errements de certains faux pas mortifères, tu m’es resté fidèle pour mieux me sourire dès lors que j’ouvrais un peu mon cœur  à ta lumière.

Te chérir et danser encore avec toi, la vida.