Nuit sans sommeil. Ou bien…
Est-ce un rêve, une cavale de fous
Qui fait luire en fenêtre des pousses de remous ?
Lèvres qui tremblent sur un sursaut d’automne
La pluie goutte d’octobre aux fringales des loups

Pas un bruit, l’horizon ronronne
Peut-être un filet d’eau qui se perd en sourdine
Ou serait-ce le chat qui rêve de sardine ?

Un pas au loin, une envolée de pouls
Un caprice de matin
Une maraude de raccords
Mautadine !
C’est le vent qui se joue
De mes nerfs en bobines !

Déroulant, enroulant sa fleurette de bonds
Maillant sous le coton des bouts d’haleine.
Cloue !
Des traverses à mon corps qui se tord de travers
Fends !
A grands coups de burin mon ventre que tu mords

C’est un champ de rafiots qui tanguent,
et basculent
Une fouille de clapots. Ne t’arrête !
Bouscule !
Ma débauche de fibres
Un tapage nocturne entre le sang et l’eau
Qui calibre
L’émoi au fil des mots

Haillons de lignes fières à retourner la peau
A brouiller chaque piste et souffler sur les reins
Sa comptine d’hier,
d’aujourd’hui.
Gredin!
A chaparder ma chair, vers qui s’affolent du jour
Crochetant
Ma dépouille de veines au fond d’une arrière cour

Je me cambre, tu m’aspires
C’est un ruissellement où s’abreuvent, matin,
Nos bouches à se remplir
Mais la cisaille des jambes décolle des rayons
Aux tout premiers éclats, les rêves s’abandonnent
Sur un coin de raison